Abdelkader Amara, ministre de l’Equipement et du Transport s’est réuni hier samedi 8 décembre avec les représentants du transporteur routier des marchandises pour trouver un terrain d’entente sur un secteur qui risque de paralyser l’économie marocaine. Voici les détails d’une réunion qui a duré plus de 8 heures.
Après une trêve suite à la grève des transporteurs qui avait paralysé toute l’économie pendant plus de 48 heures au mois de novembre dernier, le ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara a tenu hier une deuxième réunion avec les professionnels du transport routier des marchandises. Une réunion chaude et sensible qui a duré environ 8 heures lors de laquelle les deux parties ont passé en revue toutes les revendications des professionnels. Le ministre, qui a préparé cette réunion depuis plusieurs jours, n’est pas venu les mains vides. Après avoir écouté les doléances des professionnels présents à cette journée d’étude, le ministre a présenté une batterie de mesures que le ministère compte adopter pour mettre à niveau le secteur et traiter les maux qui ont résulté de la libéralisation du secteur opérée en 2003.
Premièrement, le ministre a présenté une deuxième mouture du contrat-programme pour la réhabilitation du secteur qui a été soumise aux professionnels pour consultation. A noter, que Mohamed Najib Boulif, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Equipement, avait déjà soumis il y a un an une première mouture qui a été rejetée.
« A ce propos, l’UNMT a demandé la réalisation d’une évaluation de l’ancien contrat-programme pour définir les freins qui ont entravé son application efficace. Aussi, avons-nous demandé le bilan de la subvention qui a été débloquée pour financer ce programme », nous a confié Mustapha Karkouri, Secrétaire général du syndicat national du transport routier des marchandises sous la bannière de l’Union nationale du Travail au Maroc.
Autre point discuté, le renouvellement du parc. Le ministre a souligné que le gouvernement a fait un grand effort pour augmenter le financement du programme. Le PLF 2019 prévoit un budget de 1,25 Md de DH qui sera alloué à la prime à la casse et mis à la disposition des transporteurs souhaitant renouveler leur flotte. Amarra a précisé qu’il avait pu avoir un accord de principe pour une rallonge budgétaire en cas de besoin. Il a rappelé que ce programme non seulement il va régler le problème de l’état du parc mais également celui du tonnage.
>> Lire également : PRIME À LA CASSE : SUR 1 MD DE DH, SEULS 400 MDH DÉBOURSÉS EN DIX ANS
Rappelons que pour calmer les esprits et débloquer la situation de la grève en attendant de trouver un compromis, Amara avait autorisé une surcharge de 30% du tonnage. Depuis, les contrôles des camions sont suspendus puisque cette mesure provisoire, qui n’est formulée dans aucun document ni circulaire, est hors la loi. D’autant plus, les conséquences de ladite solution sur les infrastructures, les équipements et la sécurité routière ne sont pas négligeables.
Sur ce point, le ministre a précisé qu’il tranchera sur cette question du tonnage dans 2 semaines. Il se basera sur une étude technique qui est en cours d’élaboration avec les différents intervenants du secteur.
Concernant les doléances fiscales notamment la subvention du gasoil professionnel, la vignette, TVA, impôts…, elles seront discutées le mardi ou mercredi prochains par une commission qui sera constituée des professionnels ainsi que des différents départements ministériels concernés. Toutefois, étant donné que le PLF 2019 est dans sa dernière ligne droite d’adoption, ces doléances ne seront pas prises en compte dans l’immédiat.
Concernant la formation continue des professionnels, le ministre a précisé qu’une enveloppe de 300 MDH sera mise à la disposition du secteur afin de mettre à niveau les chauffeurs et leur permettre de s’adapter aux nouveaux véhicules intelligents.
Le ministre a également été interpellé sur l’anarchie qui règne dans le secteur des carrières de sable notamment en ce qui concerne le non-respect du tonnage réglementaire à la source qu’imposent les propriétaires des carrières aux transporteurs particulièrement au niveau de la zone entre Essaouira et Agadir. A ce sujet, le syndicat national du transport routier des marchandises sous la bannière de l’Union nationale du Travail au Maroc s’apprête à mener un sit-in ouvert avec leurs camions le 17 décembre devant la mairie d’Essaouira pour dénoncer ce laisser-aller des autorités en matière de contrôle.
Un dossier sur lequel le ministre va se pencher dans les prochains jours.