La COVID-19 impacte de façon conséquente les différents maillons de l’économie nationale. Elle poussera les autorités publiques à adopter des pratiques révolutionnaires et rompre avec les méthodes classiques. Il imposera également l’adoption de stratégies intégrées et cohérentes.
La COVID-19 ne rendra jamais le dernier soupir que dans le gémissement non seulement des citoyens mais également des finances publiques. Les derniers chiffres rendus public révèlent un creusement du déficit budgétaire et une augmentation en flèche de la dette publique. Avec l’épuisement de toutes les sources, L’État semble avoir un appétit d’ogre pour l’endettement. Certaines mauvaises langues répètent que les chiffres publiés ne reflètent pas l’image fidèle du désastre et que l’État est obligé de maquiller ses pertes pour sauver son crédit.
Et oui après le tarissement des économies issues des recettes propres que celles colletées lors de la quête organisée, au cœur du confinement, l’État ne peut jouir que de son crédit pour renflouer ses caisses. Le recours massif à l’endettement tantôt à visage découvert tantôt sous couvert d’entités publiques est non seulement générateur d’une dette abyssale, mais conduira également à un amortissement accéléré dudit crédit. Il donnera sans aucun doute naissance de manière expresse ou tacite à une contribution pour le remboursement de la dette.
Le Maroc sera ainsi déclassé du dessus du panier vers le fond du panier, et sera alors suspendu aux lèvres des bailleurs de fonds. Ceux-ci dicteront après leurs modèles qui ne feront que créer de nouveaux pauvres. en effet, la soutenabilité de la dette marocaine sera à l’épreuve. un PIB en baisse et une dette en hausse entrainera, sans aucun doute, un problème de confiance.
Seulement, le gouvernement n’a pas d’alternative, il est obligé d’adoucir les angles et arrondir ses fins de mois. il est vrai que dans une telle situation, le gouvernement doit choisir entre la peste et le choléra. D’ailleurs, en politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. Et nous qui croyons, jusqu’à hier, que le Maroc est bien parti pour intégrer la cour des grands. Et Zut Et Zut, ce COVID-19 est un vrai pavé dans la mare. Il risque de nous enliser, pour un bon moment, dans un marasme économique sans précédent.
Maintenant que la COVID-19 a dessillé les yeux des responsables politiques du pays, ils voient la réalité en face. L’État ne doit plus être le gendarme qui régule et limite ses interventions aux seules missions régaliennes. Il doit reprendre son étendard d’entrepreneur. Il ne doit plus être ni à la merci des contribuables qui actent selon la clémence du ciel ni vivre aux crochets des aides extérieures : endettement ou aides liées.
L’État doit penser, pour s’épargner des ennuis, à ne plus mettre ses œufs dans le même panier. D’ailleurs, ces dernières semaines un œuf de Colomb a fait surface. Quelle mystérieuse coïncidence ! Celui qui l’a initié fait partie du parti de la Colombe. Il s’agit de la création d’une agence qui sera chargée de gérer les participations et de placer les biles de L’État. Cette pratique Courante dans les pays, vivant la vie de château, permet de fructifier les placements, de s’assurer des dividendes. Il n’est plus question de laisser filer les chances qui se présentent. Il n’est plus question de se passer, pour résorber les déficits budgétaires, des joyaux de l’économie nationale qui lustrent depuis des lustres.
Il est évident qu’il ya loin de la coupe aux lèvres. Mais il est temps de changer et d’adopter des pratiques novatrices.
Le confinement prête conseil… dans cet ordre d’idées, le gouvernement doit réaliser que le Maroc regorge d’institutions qui se limitent à la lecture et l’observation des réalités et leur évaluation, alors qu’en ce moment, il est fort recommandé de disposer d’entités à même de planifier et de proposer des stratégies en toute indépendance, objectivité et impartialité. Dans ce cadre, il est temps de ressusciter le haut commissariat au plan, qui fait tout sauf les plans. Une telle entité devrait orienter les politiques et stratégies devant orienter les décisions et les politiques gouvernementales. Le Maroc ne peut continuer à être géré selon les vouloirs et les intérêts d’une poignée d’opportunistes avides d’enrichissement personnel et au détriment de la nation.
Certes, la planification a perdu de son teint depuis un moment, mais cette crise en rappelle l’intérêt. Comment alors répondre à l’obligation de planification triennale exigée par la loi de finances organique faute de stratégies intégrées et cohérentes. Il est temps de finir avec des plans disparates qui pullulent dans plusieurs ministères qui ne concourent pas généralement à la réalisation à l’objet commun. Sauf ce changement, la raison d’être du Haut commissariat au plan n’est plus d’actualité et devrait intégrer le ministère de l’économie et des finances qui, en matière d’absorption, fait preuve d’un grand appétit. Pour les amateurs du changement, Maroc Stratégie va mieux que haut commissariat au plan.
Rien n’est permanent sauf le changement ! rappelle la COVID-19.