En premier front la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc, qui a tenu une réunion urgente hier dimanche 27 octobre.
Deux mauvaises nouvelles qui se succèdent la fin de la semaine dernière et qui mettent en branle les Marocains et la société civile. La surprenante décision du Conseil de gouvernement d’instaurer l’heure d’été toute l’année et les nouveaux horaires annoncés par le ministre de l’éducation nationale et l’enseignement supérieur applicables dès le 7 novembre ont été très mal accueillis. Et c’est la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc qui a été la première à réagir pour dénoncer ce qu’elle qualifie « de répercussions négatives sur l’école marocaine des nouveaux horaires qui seront instaurés dès le mercredi 7 novembre ». La Fédération a d’ailleurs tenu en urgence le 27 octobre suite aux demandes de familles marocaines et des bureaux régionaux de la fédération, pour débattre de cette décision.
A l’issue de cette réunion, la Fédération a manifesté son grand étonnement de cette décision et des arguments fallacieux, et la considère comme une forme d’aggravation de la situation scolaire. La fédération qui oppose son refus à cette décision improvisée et unilatérale aux conséquences incalculables. Elle invite d’ailleurs le gouvernement à revenir immédiatement sur cette décision « hâtive » et revenir à l’heure normale pour préserver les équilibres financiers et moraux des familles marocaines et préserver la sécurité des élèves.
Autrement, la fédération se réserve le droit de recourir à toutes les formes de protestation légitimes contre cette décision « arbitraire » et en appelle à la mobilisation des bureaux régionaux et les familles marocaines pour défendre les intérêts de élèves.
Pour sa part, le comité exécutif de l’association de Défense des Droits de l’Homme, a saisi le ministre chargé de la réforme de la Fonction publique de communiquer au grand public, conformément à l’article 27 de la Constitution et la loi sur le droit d’accès à l’information, le nom du bureau d’études qui s’est chargé de l’étude sur le choix de l’heure légale pour le Maroc. L’association va plus loin en exigeant que soit rendue publique la liste des experts ayant contribué à cette étude et les rémunérations qu’ils ont perçues dans l’esprit d’une transparence totale. L’association donne au ministre un délai d’un mois pour faire toute la lumière de cette étude sur la base de laquelle le gouvernement a fait le choix de maintenir toute l’année l’heure d’été.
L’Association Touche pas à mon enfant a également désavoué complètement pareille résolution, et pour cause : « nos enfants par cette saison hivernale (qui s’annonce pluvieuse lhamdoullah par ailleurs) seront obligés – suite à cette décision – de se rendre a l’ aube dans des conditions plus pénibles qu’elles ne le sont déjà . Connaissant les conditions de transports désastreuses sinon inexistantes notamment dans le monde rural et montagnard », assure sa présidente Najat Anwar.
Et d’ajouter « Nous assistons encore une fois à une nouvelle prise de décision hâtive et désordonnée de la part des instances ministérielles sans considération aucune des incidences. C’est pour le moins inquiétant de voir que le gouvernement décrète le maintien de l’horaire d’été sans d’abord donner les raisons d’une telle décision, mais surtout – et c’est plus grave – se soucier des conditions de scolarisation de nos enfants, notamment ceux du monde rural ».
« Touche pas à mon enfant » précise d’ailleurs que eci reste aussi valable pour nos enfants du monde urbain qui ne bénéficient d’aucune structure d’accueil pour la restauration dans nos écoles publics. « Tout prête à croire que ces résolutions gouvernementales confortent l’idée que l’état se désengage complètement du système scolaire public, et laisse place au privé avec ses pratiques », déplore Najat Anwar qui rappelle que le droit à la scolarisation est constitutionnel et nous ne devons pas prendre à la légère le devenir et l’avenir de nos enfants population de demain.
On attend encore de voir la réaction des syndicats autour de ces deux décisions prises par le gouvernement et qui mettent tout le monde devant le fait accompli.