Conformément aux attentes à long terme pour le titre des analystes de CFG Bank, IAM continue de subir des pressions concurrentielles tendues sur le marché intérieur.
Sur la base des derniers chiffres publiés par le groupe, la base de clients au Maroc a continué de se contracter à 22,7 millions sur le T1-2023, en baisse de -3,5% sur un an et de -0,7% depuis le début de l’année.
Concernant les filiales africaines, leur base de clients est restée stable en glissement annuel (T1-2023/T1-2022) mais a chuté de 4 % en glissement annuel. Au total, sur une base consolidée, la base clients du groupe s’élève à 75 millions, en baisse de 0,5% YtD et 1% YoY.
En effet, les tendances internationales montrent clairement que le trafic de données mobiles augmente et gagne plus de parts de marché au détriment du trafic de voix mobile. Du fait du positionnement historique d’IAM avec des parts de marché prépondérantes sur les différents segments, le régulateur impose des tarifs plus élevés sur les données mobiles d’IAM pour les gros forfaits data, la rendant moins compétitive que celle de la concurrence.
Dans le domaine de la consommation de data, les clients gourmands en data se détournent progressivement de Maroc Telecom et souscrivent à des offres plus compétitives sur le segment data mobile.
La croissance du trafic de données est tirée à la fois par l’augmentation des abonnements aux smartphones et par une augmentation continue du volume moyen de données par abonnement, alimentée principalement par l’augmentation du visionnage de contenu vidéo.
Sur le T1-2023, les revenus consolidés d’IAM progressent de 3,7% (+1,0% à taux de change constant) et s’établissent à M MAD 9 093 une performance légèrement supérieure aux attentes, soit un taux de réalisation de 25,2% par rapport à nos dernières estimations FY-2023E (CFG BANK 2023 E : 36 131 M MAD).
« En effet, la croissance du chiffre d’affaires tant au Maroc qu’à l’étranger s’est avérée légèrement supérieure aux attentes. Globalement, sur le T1-2023, le groupe a continué comme prévu de souffrir de l’érosion de la base clients, celle-ci étant cependant compensée par une croissance de 7,2% des revenus de la data fixe au Maroc grâce à une augmentation de 45% de la base clients FTTH et une baisse de 27% % d’augmentation du chiffre d’affaires data mobile des filiales africaines », soulignent les analystes.
En revanche, les revenus de l’ADSL ont continué de baisser au Maroc (-12,5 %) car les clients se tournent vers une meilleure technologie, à savoir le FTTH avec IAM ou avec d’autres acteurs, et les revenus des données mobiles ont chuté de -4,6 %, impactés par la part de marché. perte.
Evolution des indicateurs de rentabilité
La marge d’EBITDA consolidée de Maroc Telecom se dégrade de 0,5 pp à 51% (vs. 51,5% au T1-2022). En effet, la marge d’EBITDA d’IAM au Maroc est restée stable à 54,9% en ligne avec les attentes, cependant la marge d’EBITDA sur l’activité à l’étranger a baissé de 0,7 pp (-0,7 pp à taux de change constant) impactée par une baisse du taux de terminaison d’appel également en ligne avec les prévisions.
Dans l’ensemble, en tant que tendance générale, l’EBITDA devrait continuer à s’éroder à un rythme lent au cours des prochaines années, impacté par un effet mix produit négatif en raison de l’augmentation de l’utilisation des données par rapport à une décélération de l’utilisation de la voix. Pour rappel, la voix génère des marges de rentabilité plus élevées que les données.
Au final, le Résultat Net Part du Groupe s’établit à 1 527 MDH (vs. 1 500 MDH sur le T1-2022 et CFG BANK FY-2023E : 5 823 MDH), soit une marge nette de 16,8% (vs. CFG BANK FY-2023E : 16,1% ) et un taux de réalisation de 26,2 %.
Opinion et évaluation
Alors que Maroc Telecom fait aujourd’hui face à plusieurs défis juridiques tant au Maroc qu’à l’étranger, tout en souffrant d’un environnement concurrentiel plus contraignant et d’une baisse des tarifs de terminaison d’appel mobile tant au Maroc qu’à l’étranger, les analystes ont choisi de dégrader certains paramètres de leur modèle suite à la publication des résultats de l’exercice 2022.
« Cependant, si l’impact négatif de la baisse des tarifs de terminaisons d’appels mobiles se sera fait sentir dans son intégralité au cours de l’année écoulée, la nouvelle configuration du marché dans lequel Maroc Telecom fait face à une concurrence plus tendue devrait encore avoir des répercussions négatives sur le groupe au cours des prochaines années », annoncent les analystes de CFG Bank.
« En effet, nous nous attendons à ce que le groupe continue de perdre des parts de marché bien qu’à un rythme beaucoup plus lent. En conséquence, notre nouvel objectif de cours s’établit à 95 DH/action », ajoutent-ils.
Avec un cours actuel de 79 DH, IAM traite sur des multiples forward EV/EBITDA 2023 E et 2024 E de respectivement 4,9x et 4,8x. Sur la base d’une juste valeur de 95 MAD/action issue de la méthode DCF, le titre offre un potentiel de hausse intéressant de 20,3%.
L’action se négocie actuellement en dessous de sa valeur intrinsèque, car le marché anticipe de futures amendes judiciaires qui pourraient avoir un impact négatif sur le ratio de distribution des dividendes du groupe et donc sur le dividende par action attendu.
Sur la base de nos prévisions et hypothèses générales détaillées ci-dessus, nous estimons que sur une dynamique normative, IAM devrait être en mesure de délivrer un résultat net part du groupe de 5,9 Mds de DH par an en moyenne, ce qui induirait un DPS de 4,6 DH et un dividende rendement de 5,9 % sur la base des niveaux de valorisation actuels.
Pour rappel, compte tenu de la configuration actuelle du marché et en l’absence de toute acquisition potentielle, nous pensons que IAM est une histoire de rendement plutôt que de croissance.