Quelque 98% des entreprises dans l’industrie du sport au Maroc ont été profondément impactées par la COVID-19, 6,8 salariés par entreprise ont perdu leur emploi et 84% des entreprises considèrent que les mesures d’aide n’étaient pas à la hauteur, selon une étude réalisée par Stadia et Sport Management School.
Près d’un an après le début de la pandémie liée à la Covid-19, Stadia et Sports Management School publient les résultats d’une étude évaluant l’impact de la crise sur l’industrie du sport au Maroc tout en proposant des mesures en faveur de la reprise.
Résultante d’une enquête réalisée durant trois mois auprès des acteurs privés du secteur (salles de fitness, équipementiers, agences, clubs, enseignes spécialisées, médias, start-up etc.), cette étude a pour vocation de dresser un état des lieux d’un secteur très impactant sur la santé et l’économie au Maroc.
L’objectif a été également de faire participer ceux qui font ce secteur afin de déterminer les mesures que pourrait mettre en place le gouvernement pour soutenir et relancer une industrie qui pèse 1,1% du PIB et emploie pas moins de 240.000 personnes.
En chiffres, l’étude révèle que :
• 98% des entreprises ont été profondément impactées par la COVID-19
• 64% de baisse d’activité au Maroc
• 28% des entreprises ont dû arrêter leurs activités plus de six mois
• 6,8 salariés par entreprise ont perdu leur emploi
• 53% des entreprises ont dû se séparer d’une partie de leurs salariés
• 43,2% des entreprises ont revu à la baisse les salaires de leurs collaborateurs
• 84% des entreprises considèrent que ces mesures n’étaient pas à la hauteur…
« Cette étude a été nécessaire dans un premier temps pour évaluer concrètement lʼimpact de la crise afin dʼattirer lʼattention du gouvernement sur la gravité de la situation dʼun secteur incontournable au Maroc tant sur le plan sanitaire quʼéconomique. Dans un second temps, elle a permis aux professionnels concernés de proposer des actions qui pourraient
à leurs yeux sortir leur secteur de cette crise et accompagner ensuite son développement », explique Mehdi Sekkouri, le Directeur général de Stadia Maroc.
Face à cette situation, l’étude propose un nombre de recommandations pour aider à la relance du secteur. Notamment favoriser l’émergence d’une véritable industrie du sport made in Morocco en mettant sur pied des mesures incitatives et de l’accompagnement destinés aux investisseurs souhaitant produire localement.
L’étude recommande la facilitation de la création d’un salon annuel destinés aux professionnels du secteur qui pourront y promouvoir leur savoir-faire, rencontrer des clients ou des partenaires potentiels.
Par ailleurs, la relance passe également par la structuration de la filière sport à travers la création d’une instance représentative en vue d’intégrer la CGEM. L’idée de créer une instance (Agence ou Haut-Commissariat) apolitique et indépendante qui serait chargée exclusivement du domaine sportif, est également avancée.
Et pourquoi pas créer des incubateurs spécialisés qui accompagneraient de jeunes start-up innovantes dans le domaine du sport. Ces incubateurs pourraient être installés dans les grands stades de Casablanca, Marrakech et Tanger.
Sur le plan fiscal, l’étude suggère de revoir la TVA de 20% à la baisse et l’aligner sur celle appliquée à d’autres secteurs entre 7% et 10%. Cet alignement se justifie par la nécessité d’accompagner un secteur fortement impliqué dans la bonne santé des marocains.
Une autre recommandation concerne l’instauration d’un Chèque Sport-Santé à consommer dans un réseau (Enseignes, salles de sport…) qui pourrait être déductible d’impôts pour les entreprises les offrant à leurs collaborateurs…
« Cette étude est une étape importante pour consolider le rôle de notre école en tant quʼacteur académique et scientifique
reconnu à lʼéchelon international au service du développement de lʼécosystème sportif marocain », soutient pas Jalil Achour, Directeur Général de Sports Management School, à Rabat.