La résistance des économies développées, liée à des marchés du travail résistants et à la persistance des impacts du COVID-19, vont pousser les banques centrales à poursuivre leurs hausses de taux, au détriment des actifs risqués, estime-t-on chez Carmignac.
Le ratio emplois vacants/chômage reste proche de son record de 2 aux Etats-Unis, illustrant le dynamisme du marché du travail qui pousse les salaires à la hausse – plus de 6% sur un an selon la Fed d’Atlanta – et alimente l’inflation.
« Les pénuries généralisées de main-d’oeuvre plaident pour une hausse du taux de chômage d’équilibre aux Etats-Unis, ce qui signifie qu’une récession forte sera nécessaire pour faire remonter le chômage à un niveau suffisant et ramener l’inflation à la cible, au risque sinon de désancrer les anticipations d’inflation », détaille Rafaël Gallardo, chef économiste de Carmignac.
La demande américaine est également soutenue par l’excès de liquidité, qui comprend l’épargne des ménages, la trésorerie des entreprises et des gouvernements locaux.
La faiblesse des primes de risque sur les marchés actions participe aussi à un effet richesse qui soutient la consommation des ménages, malgré la reconstitution des marges des entreprises, note Rafaël Gallardo.
Les banques centrales devront donc faire davantage pour étouffer la demande, ce qui pèsera sur les actifs risqués comme les actions, estime-t-il.
« Les marchés évoluent sur une ligne de crète tant que l’économie ne ralentit que modérément et que le rythme de désinflation se maintient », remarque Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac.
Le gérant favorise les titres souverains à duration longue, 5 à 10 ans, moins sensibles aux évolutions de la politique monétaire et offrant de la protection en cas de retournement économique, et se positionne également sur les actions défensives, l’or et le yen, actif refuge soutenu par le dynamisme de l’économie japonaise.
Carmignac estime par ailleurs que les marges de crédit intègrent déjà une forte remontée des taux de défauts, y compris sur le compartiment du haut rendement, qui peuvent justifier de renforcer l’exposition (Reuters).