Bis repetita ! Les inondations et les effondrements à Casablanca sont de retour face à une passivité affligeante des responsables de la ville et de la région. Et avec ces catastrophes, le syndrome de la « commissionite » est également de retour.
Ce qui se passe aujourd’hui à Casablanca (inondations et effondrements) est juste scandaleux et implique des responsabilités à plusieurs niveaux hiérarchiques et à plusieurs degrés.
Et cela intervient à un moment où le citoyen casablancais comme le reste des Marocains, est épuisé par une année 2020 marquée par la pandémie, la récession économique et de grands problèmes sociaux et de santé. Et voilà que nous entamons 2021 les pieds dans l’eau !
La plus grande métropole économique du Maroc et l’une des plus grandes villes d’Afrique est bloquée à cause des intempéries et les citoyens tentent de se rendre au travail ou à l’école au péril de leurs vies. Des images de désolation sincèrement révoltantes.
Mais il y a comme une impression de déjà-vu. Les journalistes qui couvrent ce genre de faits divers liés aux inondations et aux effondrements des maisons depuis deux décennies, peuvent sortir leurs anciens articles, changer les données et ils seront toujours d’actualité.
Pourtant deux décennies se sont écoulées depuis et la gouvernance et la gestion de la chose publique sont censées avoir quelque peu évolué depuis. Surtout avec l’avènement de la Constitution de 2011 qui instaure le principe de reddition des comptes, aussi bien au niveau local qu’au niveau central.
Hélas, le constat est que sur la terre réalité on en est très loin. Il y aura des réunions d’urgence (syndrome patent de réunionite), des commissions d’enquêtes (effet placebo de commissioniste non garanti), de la tchatche stérile et inutile pour noyer le poisson (ce n’est pas moi, c’est l’autre) !
Et ils savent bien le noyer : bus de Tan-Tan, importation de déchets italiens, effondrement de trois immeubles à Bourgogne, mafia des sables… et la liste s’allonge sans que nous trouvions des réponses et surtout des actions concrètes pour que ce genre d’événements ne surviennent plus, au pire les anticiper pour en limiter les dégâts.
Le citoyen, qui aura d’ici là sécher ses vêtements et ses meubles (et ses larmes) et avec l’arrêt des intempéries, vaquera à ses occupations en attendant la prochaine catastrophe.
Ce qui se passe aujourd’hui questionne au plus haut niveau : nous autres citoyens-contribuables du Maroc ne sommes-nous pas dignes d’un peu de considération ? D’une autorité qui nous rende des comptes, qui veille en bonne intelligence sur nos intérêts et assure un développement harmonieux du pays, privilégiant l’intérêt suprême du citoyen sur les avantages que lui procurent les postes de responsabilité ?
Quelle reddition des comptes est-elle possible face à la dilution des responsabilités ?
Une question cornélienne que nous serons amenés à poser encore et toujours !
Et en l’absence d’une cellule de crise qui conseille les citoyens, la vigilance demeure de mise jusqu’à la fin de cette alerte météo de niveau rouge.