Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a appelé le G7 à maintenir son engagement ferme en faveur de la sécurité alimentaire mondiale en 2023, marquée par de nouvelles crises au Soudan, en Haïti et au Sahel qui plongent de plus en plus de personnes dans la faim.
Dans le sillage de la crise alimentaire sévissant dans plusieurs pays à travers le monde, l’organisation onusienne a exhorté les pays du G7 à « rechercher des solutions politiques aux crises prolongées où les conflits sont le principal facteur de la faim ».
« La crise alimentaire mondiale n’a pas disparu », a signalé la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, rappelant que des millions de personnes ont bénéficié d’une aide indispensable du G7 l’année dernière ce qui a sauvé certains pays comme la Somalie, qui était au bord de la famine.
Des situations comme celles du Soudan et d’Haïti « ne font que jeter de l’huile sur le feu », a-t-elle averti.
Selon le PAM, quelque 345 millions de personnes sont actuellement confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire. Il s’agit d’une augmentation de près de 200 millions depuis le début de l’année 2020. Parmi elles, 43 millions sont à deux doigts de la famine.
Les combats au Soudan ont déplacé des centaines de milliers de personnes et poussé des millions d’autres à la famine. Le PAM estime qu’entre 2 et 2,5 millions de personnes supplémentaires souffriront d’insécurité alimentaire aiguë dans les mois à venir en raison des combats en cours, ce qui portera le nombre total de personnes souffrant de la faim dans le pays à 19 millions, un chiffre record.
En Haïti, la faim resserre son étau alors que l’insécurité, la violence et l’aggravation des difficultés économiques plongent les Haïtiens en situation d’insécurité alimentaire dans une crise encore plus profonde.
De même, dans la région du Sahel en Afrique, de nouvelles flambées de violence dans des endroits tels que le Burkina Faso aggravent la faim parmi les populations qui fuient et celles dont la vie et les moyens de subsistance ont été bouleversés par le conflit.
Face à cette situation, l’agence onusienne a appelé les pays du G7, qui ont tous augmenté leur financement en 2022, à continuer de financer l’aide alimentaire pour les centaines de millions de personnes touchées par la crise alimentaire mondiale et les millions de nouveaux affamés depuis l’année dernière.
Elle demande également un soutien politique pour d’autres actions qui contribueraient à atténuer la crise.
Il s’agit notamment d’œuvrer à la poursuite de l’Initiative céréalière de la mer Noire, d’assurer un approvisionnement adéquat en engrais et de soutenir les programmes visant à accroître la production des petits exploitants agricoles. Les demandes à plus long terme sont axées sur la nécessité de rendre les populations vulnérables plus résistantes.
L’objectif est, en l’occurrence, de mettre l’accent sur la protection sociale des communautés à risque et de veiller à ce que chaque enfant dans le besoin reçoive chaque jour un repas nutritif à l’école.