L’UMAC campe sur sa position et poursuit son mouvement de sit-in avec toutes les conséquences qu’il peut générer sur le plan économique. Les deux associations UMAC et FNACAM sont dans l’obligation de se regrouper pour faire front commun et parler d’une même voix avec le régulateur et la FMSAR.
Après plusieurs relances, l’Union marocaine des agents et courtiers d’assurance (UMAC) est passée à l’acte. En effet, le vendredi 14 juin quasiment tous les agents et courtiers d’assurances ont adhéré au mouvement de grève qui s’est matérialisé également par un sit-in devant le siège de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance. (FMSAR). Au niveau national, le taux de participation s’est établi autour de 85%.
Ils ont manifesté d’une seule voix pour dénoncer l’indifférence de la Fédération des assurances au dossier revendicatif des intermédiaires en assurances. Un dossier où ils revendiquent essentiellement l’augmentation de la commission d’apport et de l’octroi d’une indemnité relative aux tâches qui ont été déléguées par les compagnies aux intermédiaires d’assurances. Le taux de commissionnement n’a pas, selon leurs dires, bougé d’un iota depuis plus d’une décennie.
Les agents et courtiers d’assurance regrettent par ailleurs le refus catégorique de l’application de la circulaire 24/15/IA/DAPS relative à l’encaissement des primes, au paiement des sinistres et aux relations entre les intermédiaires d’assurance et les entreprises d’assurance et de réassurance et dénoncent les résultats catastrophiques auxquels elle a abouti aussi bien pour les intermédiaires que pour les assurés.
Après le sit-in de vendredi dernier, une réunion a eu lieu entre les membres du Bureau National et les présidents des Bureaux régionaux. Un échéancier d’actions a été établi à cet effet dont voici les principales actions : le boycott des systèmes d’informations des compagnies et procéder à l’établissement des contrats d’assurances en mode hors connexion, l’arrêt de travail avec la CAT tout en proposant une alternative qui préservera les intérêts des intermédiaires, la réclamation d’un taux de commission pour la branche TPV de 12%, le sit-in le 20 juin devant le siège de l’ACAPS en guise de refus catégorique de l’application de la Circulaire relative à l’encaissement et au reversement des primes… Un sit-in qui a réuni aujourd’hui plus de 450 agents, selon les estimations de Youssef Bounoual, Président de l’UMAC.
La circulaire de recouvrement du 16 juillet 2015 continue à susciter les appréhensions des intermédiaires qui ne ratent pas l’occasion pour dénoncer son impact sur leur activité qui va même jusqu’à menacer leur survie. D’après eux, l’application de la Circulaire s’est limitée au mode de recouvrement des commissions par les intermédiaires aux compagnies d’assurances sachant que cette dernière englobe d’autres volets tels que l’encaissement au nom des compagnies, la mise en place de la Centrale des impayé, l’avance de fonds pour sinistres…
Ils regrettent également l’absence de campagnes de sensibilisation des consommateurs pour régler leurs dus en une seule fois. Cette méconnaissance fait que les intermédiaires sont obligés de payer les compagnies d’assurance chaque 15 du mois. Ce qui se traduit par le recours des intermédiaires à l’endettement moyennant des intérêts qui menacent de plus en plus leur activité.
Ce bras de fer entre les agents et courtiers des assurances d’un côté et les autorités de l’autre porte préjudice à une économie qui passe par une conjoncture des plus délicates. Comme son nom l’indique une grève ne peut que grever la machine et, partant, se traduire par un manque à gagner à un moment où l’étau se resserre à plusieurs niveaux et où le Maroc a le plus besoin de ressources financières.
A leur tour, les deux associations UMAC et FNACAM doivent s’unir pour conjuguer leurs efforts et parler d’une seule voix à la FMSAR mais également à d’autres institutions pour faire valoir leurs droits. C’est la meilleure façon de résoudre leurs problèmes ô combien nombreux et c’est de cette manière que le régulateur en parlant avec un seul interlocuteur pourrait avancer comme il se doit dans les négociations.
Voir également : [Émission Hiwar] Youssef Bounoual alerte sur le devenir des agents et courtiers d’assurance