D.N.E.S à Dubaï S.E|
Si, il y a deux décennies, l’acte d’investir s’avérait un exercice périlleux pour une foultitude de raisons, la donne a beaucoup changé aujourd’hui à cause des réformes structurelles menées au Maroc et qui ont pu aplanir un certain nombre de contraintes.
Dans son intervention à l’occasion de Expo Dubai 2020, Chakib Alj, président de la CGEM a tenu à rappeler de prime abord que l’investissement, il y a quelques décennies, était un vrai parcours du combattant.
Nombreux étaient le défis auxquels se heurte tout entrepreneur voulant donner vie à un projet : le financement n’était pas très accessible ; la relation avec l’Administration était assez complexe ; l’infrastructure était plutôt basique, limitant les opportunités de marché au-delà … et la liste est loin d’être exhaustive.
« Depuis 20 ans, le Royaume s’est engagé dans un voyage transformateur, ce qui en fait l’une des plus attrayantes destinations d’investissement, non seulement dans la région mais dans le monde, reconnu pour sa stabilité politique et sa situation géographique », annonce le Patron des patrons.
Outre les réformes de grande envergure mises en œuvre pour assurer la stabilité du cadre institutionnel et macroéconomique du pays, un développement massif des infrastructures a été réalisé.
Il cite à cet effet :
– le doublement de la capacité énergétique ;
– l’augmentation très importante de la taille du réseau autoroutier ;
-les développements portuaires majeurs avec Tanger MED comme 1er port à conteneurs en Afrique, Nador Med en cours de construction et celui de Dakhla Atlantic qui sera lancé prochainement.
Le Maroc a également accéléré son industrialisation à travers des politiques sectorielles ciblées avec des réussites mondialement reconnues dans l’automobile et l’aéronautique, associées à des programmes de formation professionnelle dédiés à la montée en gamme des compétences.
Dans le même sillage, il rappelle que le Royaume a confirmé sa position de porte d’entrée vers l’Afrique. Les entreprises marocaines ont considérablement augmenté leur présence à travers le continent et des milliers d’entreprises africaines ont choisi le Maroc comme territoire continental de prédilection à cause de sa compétitivité et ses plus de 50 accords de libre-échange signés.
Aussi, le Maroc est-il cité en exemple pour avoir si bien géré la crise sanitaire avec détermination et anticipation sous la houlette de SM le Roi Mohammed VI.
Grâce à une vaste campagne de vaccination bien coordonnée, plus de 20 millions de citoyens sont désormais protégés contre la pandémie. Une troisième dose est actuellement administrée.
Sur le plan économique, le Maroc a adopté une approche pragmatique pour soutenir aussi bien l’offre que la demande. Malgré la difficulté, les entreprises marocaines ont fait preuve d’une agilité et un grand sens du patriotisme et de solidarité avec les autorités, non seulement pour faire face à cette pandémie, mais également pour substituer la production locale aux importations (masques, gel hydroalcoolique, respirateurs…).
Cette crise inédite a déclenché par ailleurs une nouvelle vague d’innovation à travers l’ambition d’être au centre des chaînes de valeur mondiales, qui sont en train d’être repensées à cause de l’impératif de la souveraineté.
Sur le plan social, outre le soutien aux familles et aux opérateurs de l’économie souterraine, le Maroc a lancé la généralisation de la protection sociale, un chantier titanesque qui va au-delà des aspirations des citoyens.
« Ces actions confirment que le Royaume s’est rendu compte très tôt que, des crises découlent des opportunités basculant la donne, et que la reprise post-pandémie est un élan à saisir pour rendre son économie plus résiliente et plus inclusive », explique C. Alj.
Et d’enchaîner : » Cette dynamique est désormais encore plus renforcée avec la prochaine mise en œuvre du Nouveau modèle de Développement du Maroc dont le rapport a été publié en mai dernier. Ledit rapport fournit des recommandations pragmatiques et concrètes pour encourager l’investissement et atteindre une croissance régulière et durable générant valeur ajoutée et opportunités d’emploi pour les Marocains ».
La CGEM a élaboré un « livre blanc », qui va paraître la semaine prochaine, qui propose des mesures de mise en œuvre pour permettre l’entrée dans une nouvelle vague de croissance et ce conformément aux recommandations du nouveau modèle de développement.
Pour y parvenir, dynamiser l’industrialisation, renforcer même plus encore la compétitivité des acteurs industriels et la promotion du « Made in Morocco » et du « Made with Morocco » sont des priorités, notamment avec la mise en œuvre de l’accord de libre-échange continental (ZLECAF) qui donnera accès à un marché de 1,2 milliard de consommateurs.
Ces ambitions ne peuvent, selon lui, être atteintes qu’en réduisant davantage les coûts de l’énergie, de la logistique, du foncier et ceux de location. Le nouveau modèle de développement propose d’ailleurs d’utiliser l’énergie comme un levier d’attractivité et de développement, en réduisant de 50 % le prix actuel. Cela permettra de soutenir la décarbonation de l’industrie et stimuler la croissance durable.
De plus, le capital humain est au centre du NMD. L’offre en matière de formation professionnelle sera portée par le secteur privé appelé à garantir davantage un haut niveau de qualification à même de renforcer la compétitivité et favoriser l’innovation.