Ecrit par S.E. |
L’apparition du nouveau variant du coronavirus Omicron et les facteurs de forte nuisance pour la santé publique qui le caractérise risqueraient de contrarier la reprise économique annoncée pour l’année 2022.
La dernière prévision de 7,1% du taux croissance de l’économie nationale pour 2021 a été revue à la baisse par les différentes institutions pour ne retenir qu’un taux de 6,7% annoncé par BAM lors du dernier conseil.
Pour l’année 2022, les indicateurs avancés de la conjoncture laissent présager un bon comportement de l’économie avec un taux de croissance de 4,1 %. Ceux de la Banque Centrale tablent sur un taux de croissance de 2,9% (3% en 2022 pour le FMI) à cause d’un climat d’incertitudes qui règne toujours.
Avant l’apparition de Omicron, l’amélioration des conditions sanitaires imposées par la pandémie et l’avancée du programme de vaccination ont permis l’apaisement de la psychose ambiante et ont ramené, tant soit, la sérénité dans les comportements des agents économiques. Ces deniers se disent plus confiants.
Mais le variant Omicron suscite actuellement un manque de certitudes chez les opérateurs économiques. La fermeture des frontières et l’interdiction des vols signent l’arrêt de mort de certaines branches d’activités notamment l’hôtellerie, la location de voitures, la restauration… bref de certaines activités gravitant autour du secteur touristique qui ont pu résister grâce au soutien de l’Etat.
Ces secteurs d’activité qui espéraient retrouver en 2022 leur trajectoire tendancielle de la pré-pandémie n’y croient plus comme avant. A peine ont-ils commencé à assainir la situation financière qu’ils se retrouvent encore en train d’accumuler de nouveaux arriérés. La machine ne fait que tourner.
Pour ne pas assombrir le tableau, d’autres secteurs pourraient par contre compenser les pertes liées à l’activité touristique. Le CMC a d’ailleurs passé en revue les secteurs qui vont tirer la croissance.
« Outre les évolutions honorables de l’offre, l’exercice 2022, année charnière et porte débouchant sur un « nouveau monde », présenterait d’autres caractéristiques de stabilisation de l’économie : la demande des ménages reprendrait des couleurs, l’investissement arpenterait une pente ascendante et le marché de travail afficherait un retournement positif », est-il annoncé.
Ces secteurs peuvent-ils sauver la mise ?
En effet, le secteur agricole, en dépit du retard des pluies, pourrait grâce au dynamisme des branches de l’arboriculture, des cultures maraîchères et de l’élevage tenir le coup et essuyer le recul des cultures céréalières. « Sa valeur ajoutée aux prix constants connaîtrait au terme de l’exercice prochain une évolution de 2% environ », explique le CMC.
S’agissant du secteur des industries manufacturières, ce denier a étalé une vive dynamique ces dernières années avec des performances inégalables des branches de l’aéronautique et de l’automobile, les exportations des voitures au cours des trois premiers trimestres de 2021 ont atteint 58 milliards de dirhams soit une croissance en glissement annuel de 16,4 %.
« À l’instar de ces branches, l’ensemble du secteur des industries devrait avoir une bonne orientation pour l’exercice 2022 pour enregistrer un relèvement de la valeur ajoutée en volume de l’ordre de 4,2% », enchaîne le CMC.
Le secteur des industries extractives dont le pilier central demeure l’activité phosphatière a enregistré une excellente performance au cours de la présente année. Il devrait consolider cette tendance l’année prochaine et continuer son mouvement de reprise avec toute quiétude. Le groupe de l’Office Chérifien des Phosphates a atteint un chiffre d’affaires pour les 9 premiers mois de 2021 de 57,6 milliards de dirhams soit une hausse en glissement annuel de l’ordre de 38%.
Le taux de croissance du secteur globalement en 2022 serait de l’ordre de 5% et proviendrait exclusivement de la production des phosphates.
En ce qui concerne le secteur du bâtiment et des travaux publics, le décollage en douceur qu’il vient d’amorcer en 2021, après une importante période de sinistrose, devrait se prolonger avec une évolution sensiblement atténuée en 2022.
L’évolution anticipée de la valeur ajoutée du secteur serait de l’ordre de 3,5%. Les performances notables de cette configuration sectorielle vont remettre à flot les secteurs des services et du commerce pour envisager l’année 2022.
Les prévisions des taux d’accroissement seraient de 3,7% et 4,2 % respectivement pour le commerce et les autres services. Le secteur des transports avec celui de l’hébergement et la restauration afficheraient des évolutions respectives plus prononcées d’environ 7% et 5%.
Les prémisses de détente réconfortées par une nette amélioration de la situation pandémique sont en train de créer un climat favorable pour une reprise des activités. Cependant et à rebours, l’apparition du nouveau variant du coronavirus Omicron et les facteurs de forte nuisance pour la santé publique qui le caractérise pourraient contrarier la reprise économique pressentie pour l’année 2022.