Pourquoi la bourse de Casablanca est-elle l’une des places boursières les moins chères de la région ? Les détails avec CFG Bank.
Les analystes de CFG Bank se sont penchés sur l’étude de Benchmark de la Bourse de Casablanca. D’après-eux, la bourse de Casablanca devrait continuer à traiter durablement à des multiples de PER plus élevés que ses pairs régionaux, sans pour autant être plus chère.
Les multiples de PER relativement plus élevés du marché action marocain s’expliquent mécaniquement par les taux très bas des BDT à 10 ans au Maroc (2,4%) en comparaison avec l’Afrique du Sud (8,8%), la Tunisie (9,6%), la Turquie (13,0%) et l’Egypte (13,3%).
On apprend par ailleurs que la bourse de Casablanca est l’une des places boursières les moins chères de la région.
Dans le même sillage, ils informent que la cherté d’un marché est évaluée à travers l’écart entre le PER théorique et le PER constaté.
Toutes choses étant égales par ailleurs :
Plus les taux d’intérêt sans risque sont faibles, plus les PER théoriques sont élevés ;
Plus les taux de distribution sont élevés, plus les PER théoriques sont élevés.
Dans le cadre l’étude comparative de CFG Bank, les analystes ont retenu les pays suivants, à savoir la Turquie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et la Tunisie. Bien que certains de ces pays soient plus avancés économiquement que le Maroc, les analystes les ont volontairement sélectionnés, dans la mesure où les niveaux de valorisation du marché boursier Maroc sont très souvent mis en comparaison avec ceux de ces pays.
Les taux sur les bons du trésor à 10 ans sont à 2,4% au Maroc, 8,8% en Afrique du Sud, 9,6% en Tunisie, 13,0% en Turquie et estimés à 13,3% en Egypte. En ce qui concerne le taux de distribution moyen, il est de 75% au Maroc, 65% en Afrique du Sud, 50% en Tunisie et 30% en Turquie et en Egypte.
« Ces niveaux de taux sans risque et de taux de distribution donnent des PER théoriques/cibles de 18,4x au Maroc, 8,0x en Turquie et en Afrique du Sud, 6,9x en Tunisie et 6,8x en Egypte. Cependant, le PER réel 2021E de ces pays est de 20,0x au Maroc, 7,4x en Turquie, 10,9x en Afrique du Sud, 9,1x en Tunisie et 8,3x en Egypte », informent les analystes.
L’écart entre le PER théorique et le PER réel 2021E est de -7,7% pour la Turquie, 8,7% pour le Maroc, 21,7% pour l’Egypte, 31% pour la Tunisie et 36,3% pour l’Afrique du Sud.
Sur la base des écarts constatés, le marché marocain est le deuxième marché le moins cher de la région après la Turquie. Seule la place boursière Turque peut être qualifiée de moins chère que le marché boursier Marocain, cette dernière traitant à un PER réel 2021 E inférieur à son PER cible.
Le Maroc présente le taux de distribution le plus élevé et le taux sans risque le plus bas de notre échantillon. Ainsi, d’un point de vue mathématique et fondamental la bourse de Casablanca devrait continuer à traiter durablement à des multiples de PER relativement plus élevés que ses pairs régionaux sans pour autant être plus chère.
Les niveaux des taux des BDT au Maroc et de facto les niveaux de valorisation du marché marocain traduisent les efforts déployés par les pouvoirs publics et la Banque Centrale en vue de maintenir la stabilité macroéconomique du pays, d’assurer la soutenabilité des finances publiques et de préserver la valeur du Dirham. En comparaison, les autres pays du benchmark présentent des taux d’inflation beaucoup plus élevés, et font souvent face à des épisodes de dévaluation de leur monnaie locale.
Les analystes rappellent par ailleurs, que la formule dérivée par leurs soins est universelle et peut être généralisée à tous les marchés boursiers, indépendamment de leur stade de maturité. L’utilisation comme benchmark de l’écart entre le PER d’équilibre et le PER constaté pour statuer sur la relative cherté d’un marché.
Sur la base des écarts constatés, il est établi un classement des niveaux de cherté de ces marchés.
Sur la base de l’univers et des hypothèses retenus, le marché boursier Marocain occupe l’avant dernière position en termes de cherté juste avant la Turquie.
En effet, le marché marocain se négocie avec une prime de seulement 8,7% versus 21,7% pour l’Egypte, 31% pour la Tunisie et 36,3% pour l’Afrique du Sud. Seule la Turquie traite à un niveau inférieur à son PER théorique (-7,7%), et peut, donc, être qualifiée de moins chère que le Maroc.