La commission ad ’hoc chargée d’élaborer le rapport portant sur « une nouvelle initiative nationale intégrée pour la jeunesse marocaine », relevant du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a fait le zoom sur quelques expériences internationales pour dégager des pistes de réflexion.
Dans sa démarche, le CESE est conscient qu’il est temps de proposer une nouvelle stratégie intégrée pour la jeunesse afin de lui assurer une vie digne, une vie de justice sociale, d’équité et de participation active à la vie de développement.
Le benchmark a été réalisé sur un échantillon regroupant certains pays d’Amérique Latine et présente une compilation de best practices en matière de politiques publiques pro-jeunesse. L’idée principale qui ressort de ce comparatif est la nécessité de faire grandir la jeunesse dans l’équité. « Grandir dans l’équité est un grand défi public qui exige l’impulsion d’un processus d’investissement en faveur de la jeunesse : l’investissement dans une éducation de qualité ; des transitions garanties vers des emplois décents ; l’accès à des soins de santé de qualité ; des programmes de promotion de la participation citoyenne et des loisirs ; … dont l’ensemble est à faire porter par une action publique coordonnée », apprend-on dans le présent rapport. A l’instant actuel, parler d’une action publique coordonnée est toujours au stade des objectifs. C’est d’ailleurs l’un des points forts escomptés par la Loi organique des Finances. Le but est de parvenir à une coordination entre les différents départements ministériels.
Les stratégies adoptées par certains pays de l’échantillon en matière de stratégie en faveur de la jeunesse sont riches d’enseignements.
Argentine : Inclusion digitale et avantage comparatif dans le domaine du numérique
Distribution de près de 2 millions de netbooks dans le cadre d’un plan national d’inclusion digitale, équitablement répartis jusque dans l’Argentine profonde, et destinés aux élèves et aux enseignants du cycle secondaire public.
Challenge éducatif ambitieux, visant la valorisation de l’école publique ; la réduction des écarts numériques, culturels et éducatifs entre des groupes socioéconomiques et géographiques différents et la favorisation de l’inclusion sociale et l’égalité des chances à travers l’accès démocratique à l’information, à la technologie et à la connaissance.
Brésil : Droit aux études universitaires pour les jeunes en situation de précarité
Mise en place d’un programme « Université pour Tous » (PROUNI), faisant partie d’un lot de mesures qui compose la réforme de l’enseignement supérieur.
Par l’intermédiaire de ce programme, et pour garantir l’ouverture de l’enseignement supérieur au plus grand nombre, des aides, bourses et prêts, sont accordés sur des critères sociaux et d’excellence.
Mesures de discrimination positive, assurant en 2012, l’attribution de plus d’un million de bourses à des jeunes à revenus limités et n’ayant pas de diplômes supérieures.
La collecte de données réalisée obligatoirement auprès des étudiants du PROUNI démontre qu’avant l’institution de ce programme, les élèves sélectionnés n’avaient pas l’espoir de suivre un enseignement supérieur. Il s’impose donc comme un outil important pour favoriser l’inclusion des étudiants issus de classes moins privilégiées dans l’enseignement supérieur.
Costa Rica Programme ‘Avancemos’ – Avançons, au bénéfice des jeunes et enfants de familles pauvres, pour lutter contre la déperdition scolaire
Programme de transferts monétaires conditionnés, créé en 2008, et visant la réintégration dans le système éducatif formel des adolescents et des jeunes écoliers issus de familles défavorisées. Objectifs de contribution à la généralisation de l’enseignement secondaire public ; lutte contre le décrochage scolaire par la réduction de la pauvreté / l’amélioration des revenus des familles.
Ces pays ne sont que quelques exemples retenus dans l’échantillon sondé par le CESE. Leurs pouvoirs publics ont compris que l’intégration des jeunes à la dynamique de développement est un processus préalable à toute initiative. Autrement dit, sans des stratégies adaptées en faveur de la jeunesse, tous les efforts déployés seront réduits à néant.
Aujourd’hui, il semble que les consciences sont éveillées, mais encore faut-il que les rapports publiés de part et d’autre soient pris en considération sérieusement par l’équipe aux manettes pour éradiquer cette problématique qui gangrène le développement économique.