Ecrit par Soubha Es-siari |
La Marocaine vie a fêté jeudi 16 décembre en grande pompe ses vingt ans d’existence au sein du groupe Société Générale. Créée en 1978 avec pour vocation d’offrir des solutions d’assurance-vie à des clients désireux de protéger leur avenir et celui de leurs proches, La Marocaine Vie rejoignait le Groupe Société Générale en 2001, marquant un tournant dans son histoire et dans celle de la bancassurance au Maroc.
Cet anniversaire était par ailleurs l’occasion de retracer son évolution depuis son intégration au sein du Groupe, et de revenir sur l’adaptation de son business model au regard des défis auxquels le secteur de la bancassurance au Maroc fait face.
Une occasion pour la compagnie de débattre de la bancassurance, une thématique d’une extrême importance, mais aussi du fait que la bancassurance fait face à plusieurs défis liés à la digitalisation, à la résurgence de nouveaux risques, à l’exploitation de la Data… C’est une occasion également de revenir sur la baisse tendancielle des taux d’intérêt qui impacte le rendement des produits d’épargne.
Etaient présents au panel dédié à cette thématique différents intervenants : Bachir Baddou, Directeur Général de la FMSAR, Mohammed Tahri, DG de SGMA, Saloua Belkeziz, Présidente Afrique Inetum et Omar Seghrouchni, Président CNDP.
De prime abord, Taoufik Lachker Hidar, Directeur Général de la Marocaine Vie a tenu à rappeler comment au fil de l’eau ont évolué les indicateurs financiers de la compagnie.
Aujourd’hui, La Marocaine Vie se classe au 4e rang des assureurs vie au Maroc, captant plus de 10 % des parts de marché de l’assurance-vie, avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de dirhams depuis 2019 (dont près de 70 % sont représentés par l’activité bancassurance) et un encours global s’élevant à plus de 11 milliards de dirhams (avec une hausse constante de la proportion des unités de compte). Son chiffre d’affaires s’est multiplié par 12, le nombre de contrats gérés par 8 et un encours global multiplié par 11 depuis 2001. Des chiffres attestant que le modèle de bancassurance intégré marche sur des chapeaux de roue.
2021, une date à marquer d’une pierre blanche
2021 est une date phare pour la compagnie spécialisée dans la branche Vie. « La Marocaine Vie annonçait avec Société Générale Maroc le renforcement de son modèle de bancassurance intégré, matérialisé par le déploiement d’une mention « Banque et Assurances » sur la façade des agences du réseau et sur les supports destinés aux clients », annonce son Directeur Général Taoufik Lachker. En vue de s’adapter aux besoins évolutifs des clients de Société Générale Maroc, différents leviers ont été ainsi actionnés.
Lire également : [Entretien] La Marocaine Vie : Taoufik Lachker décrypte les impacts du Covid-19 sur le secteur des assurances
Des investissements massifs ont été opérés pour accélérer l’évolution d’un dispositif multicanal et digital, avec notamment le déploiement à venir de plusieurs parcours transactionnels qui permettront aux clients de réaliser une série d’opérations à distance, en toute autonomie (après le développement de services de consultation à distance à travers notamment ses applications mobiles).
Aussi, le top management s’attelle-t-il à démocratiser l’accès aux contrats en unités de comptes. Contrairement aux produits de taux, ces derniers présentent aujourd’hui des opportunités de rendement plus importants notamment dans un contexte marqué par la baisse des taux.
Ajoutons à cela, l’intégration des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) au sein des activités et des processus, en ligne avec la stratégie de la Marocaine Vie s’articulant autour de ses trois engagements d’Assureur, d’Investisseur et d’Employeur Responsable et ce à l’instar de la Société générale.
La transformation digitale, un vrai sujet
Au cœur du débat, la digitalisation a suscité un grand intérêt dans la mesure où elle reste malgré tout sujette à quelques contraintes. La vente par internet souffre de plusieurs limitations. Et pour cause dans la vente à distance, à un moment ou un autre, le client est appelé à régler un problème à travers le contact direct.
Mais cela n’empêche pas de dire que la transformation digitale est un vrai sujet chez les compagnies d’assurance qui ne lésinent pas sur les moyens pour digitaliser leurs procès. De par la complexité du métier, les compagnies d’assurance sont en retard en la matière par rapport aux banques. Autrement dit, il reste du chemin à parcourir.
A ce titre, il est à rappeler que la vie représente 45% des primes émises. Elle provient essentiellement de l’épargne et est générée essentiellement par la bancassurance. Sa digitalisation serait un atout de taille pour permettre à la branche vie de prospérer davantage.
Même son de cloche chez Taoufik Lachkar qui affirme que pour que la mayonnaise prenne, il y a des verrous à faire sauter notamment sur le plan réglementaire.
La baisse des taux, ça craint !
Depuis quelques années, le Maroc vit une baisse des taux au moment où d’autres pays sont même dans la fourchette des taux négatifs. Aussi, la baisse des taux au Maroc a été brutale soit 300 points de base en huit ans.
Face à cette situation et concernant les alternatives, la question se pose aussi bien pour le client que pour le bancassureur. La solution la plus pragmatique est l’adoption d’une stratégie de diversification notamment les contrats en unités de compte.
S’agissant des contrats en unités de compte, le Maroc n’est qu’à ses débuts parce que la réglementation ne permet que la diversification en OPCVM. Il faut bien entendu élargir la gamme notamment vers les OPCI, les plans d’épargne action…
« Il y a du marché, il y a de la place pour tout le monde, il faut mieux communiquer sur ces produits », conclut T. Lachker.