Déclarée le 08 décembre 2019 en Chine, l’épidémie du coronavirus s’est propagée d’une façon rapide pour toucher plus d’une centaine de pays. De l’avis des experts et chercheurs, les conséquences sanitaires, économiques et sociales seront considérées comme l’un des événements les plus importants de la vie humaine de ce 21e siècle.
Face à une courbe ascendante de la propagation du coronavirus, le monde se barricade. Des activités économiques au ralenti, des évènements sportifs reportés, des salons professionnels annulés, des séjours touristiques résiliés, des liaisons aériennes suspendues et des établissements scolaires fermés, telles sont les premières mesures prises par les pays pour retarder le pic de l’épidémie. Non préparés, les Etats n’ont d’autres alternatives que de minimiser les flux humains et les déplacements origine-destination. Car, ‘’Le monde a été pris de court par le coronavirus’’ souligne-t-il le Président américain.
Le confinement comme mot d’ordre mondial
Ainsi, des décisions politiques ont été prises au plus haut niveau des Etats. L’instauration de zone de confinement et l’interdiction de rassemblement (Chine, Italie), l’annulation d’alomra (Arabie Saoudite), l’encouragement du travail à distance ou télétravail (Canada), et la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes par plusieurs pays sont les principales mesures, et non des moindres, annoncées ces derniers jours, et ce dans l’espoir de ralentir voire contenir la propagation du Covid-19. Pour dire qu’au aucun pays du monde n’est à l’abri d’une épidémie au regard des 125000 cas signalés au 12 mars par 118 pays (OMS, 2020).
Partagé sur twitter, le graphique ci-après de Carl Bergstrom chercheur à l’Université de Washington renseigne sur l’urgence d’une action rapide pour infléchir le pic épidémique, et par-delà, réduire la pression sur le système de santé. Et pour aller vers cet objectif, le mot d’ordre est le confinement au risque de perturber le système économique et social mondial. Solution radicale et contestée, toutefois, c’est la voie qu’a été adoptée par la Chine pour interrompre la transmission et éviter la propagation du covid-19 au pays de 1.4 milliard d’habitants. L’objectif premier de la santé publique, que ce soit à l’échelle de la ville, au niveau national ou mondial, est d’aplanir la courbe en étalant les infections dans le temps, au risque de mettre les villes en quarantaine.
De la nécessité d’un leadership de gestion de crise
De par sa gravité, cette épidémie appelle à la vigilance et à la grande mobilisation de tous les acteurs politiques, économiques et société civile pour se préparer à toutes les éventualités. Si des mesures souveraines ont été prises par les autorités gouvernementales pour lutter contre la propagation du virus, il est indiqué que ces mesures n’ont d’impact que si elles sont actionnées et enrichies par des initiatives au niveau des villes et territoires.
En première ligne pour agir et assurer la santé publique, les décideurs locaux sont sollicités à coordonner entre les différents intervenants (santé, éducation, société civile, etc.) et à mettre en place des programmes préventifs pour atténuer et développer la résilience des villes face à la propagation du virus. Eu égard aux expériences vécues par les pays qui ont connu des pics de l’épidémie, il importe de souligner l’importance de la préparation aux situations d’urgence pour réduire les impacts économiques et sociaux.
A charge des citoyens de suivre les directives du Ministère de la santé publique, en adoptant des mesures d’hygiène strictes, et respectant ce qui est communément connu sous l’appellation de la ‘’distance sociale’’ entre les personnes. Aussi, il importe de préciser de la directive du confinement à domicile des personnes même non affectées pour éviter toute propagation du virus.
Par ailleurs, de par son expertise et ses ressources, le secteur privé a un rôle nodal à jouer dans la lutte contre cette crise de santé publique. L’innovation et les nouvelles technologies de l’information n’ont jamais été aussi sollicitées comme le sont aujourd’hui avec le coronavirus. Des plateformes d’action en ligne, des applications de suivi à distance des malades, le télétravail, des solutions webconférence, des cours massifs en ligne (MOOC), sont les principales initiatives, et non les moindres, actionnées pour infléchir la courbe ascendante du coronavirus, et donc, renforcer la résilience des villes face à cette épidémie.
En conclusion, cette épidémie vient nous rappeler à quel point les sociétés actuelles sont vulnérables face à des crises d’ordres naturel, et surtout, épidémique. Et notre pays n’est pas en reste. Cette vulnérabilité interpelle la résilience à plusieurs niveaux. Primo, la gouvernance sanitaire est à revoir de fond en comble pour dire qu’il est urgent de muter vers un système de santé publique déconcentré répondant à des critères de l’efficacité et l’efficience, mais aussi, incitatif au regard du courage et de l’abnégation du corps médical. Secundo, les politiques publiques -toutes confondues- impactent faiblement le curseur sociétal. Pour preuve cette ruée vers les surfaces commerciales, comme quoi, la confusion est de taille chez le citoyen entre le temps de la solidarité et le chacun pour soi. Une crise sanitaire ou une catastrophe naturelle est avant tout un moment pour tisser des chaines de solidarité envers les personnes touchées.