Dans un contexte où la garantie de la pérennité des régimes liés à la protection sociale est un chantier prioritaire pour les pouvoirs publics, la mutualisation des efforts entre les mondes académique et professionnel est d’une importance cruciale.
La science et le développement sont intimement liés comme en témoignent les pays qui se sont développés grâce à la recherche scientifique : Corée du Sud, Singapour… La science permet de rencontrer l’incertain en explorant l’univers des probables par l’étude rigoureuse et scientifique des phénomènes. « Elle permet d’adopter une attitude rationnelle, réaliste en conformité avec l’évolution de la société. L’objectif de ce regard économétrique est désormais de décrire l’évolution scientifique dans le domaine lié aux pensions des retraites, à la sécurité sociale tout en identifiant les opportunités scientifiques dans le domaine de la protection sociale », explique Mohammed Essadaoui responsable de l’Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique.
C’est dans ce sillage que s’inscrit la convention signée le lundi 10 décembre entre la Caisse Marocaine des Retraites (CMR) et le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) en marge de la journée scientifique organisée par la Caisse. Elle se veut une première pour un organisme de protection sociale de s’ouvrir sur le monde académique. Chercheurs universitaires et organismes gestionnaires vont ainsi réfléchir ensemble sur le devenir du système de protection sociale marocain à l’aune des différents changements démographiques, voire même primer les meilleurs travaux de la recherche.
S’il s’agit de la première convention signée avec la CMR, le CNRST a déjà signé des conventions avec d’autres organismes tels que l’OCP concernant la recherche sur les phosphates, le ministère de l’Equipement et du Transport sur la sécurité routière, l’Agence des plantes médicinales et aromatiques, le ministère de l’Education nationale et la Formation professionnelle… « Etant un acteur gouvernemental qui vise la valorisation des résultats de la recherche scientifique, le CNRST est donc un organisme qui fait faire de la recherche scientifique », tient à rappeler son Directeur Mohamed Khalfaoui.
A partir des années 2000, les soubassements de la recherche scientifique ont quasiment changé au Maroc. Si auparavant, elle était un moyen pour certains professeurs universitaires d’évoluer dans leurs carrières, aujourd’hui elle est d’un grand intérêt. Un Secrétariat d’Etat chargé de la recherche ainsi que le CNRST ont été mis en place afin que la recherche scientifique devienne de plus en plus structurée dans les Universités… autant d’actions déployées pour faire jouer à la recherche scientifique le rôle qui est le sien. « Aujourd’hui, nous avons une production scientifique de 7.000 articles indexés dans les revues internationales, des brevets déposés, de très bons chercheurs… », rappelle M. Khalfaoui tout en étant conscient qu’il y a encore du chemin à parcourir.
« Le problème réside dans l’orientation vers une recherche appliquée, une recherche de développement. Autrement dit, il faut commencer à créer de la richesse à partir de la recherche scientifique », annonce le Directeur du CNRST.