Depuis 2018, le Ghana est considéré par le Fonds Monétaire International (FMI) comme le bon élève de l’Afrique. Bon élève dans le respect de la démocratie qui lui permet d’attirer de nombreux investisseurs, mais aussi bon élève de par les résultat économiques obtenus pour réduire son inflation, relancer sa croissance économique etc…, suite à un programme d’ajustement structurel, soutenu par le FMI, mis en place en 2015 et qui s’est achevé en 2019. Les résultats obtenus au cours de la dernière décennie contrastent donc fortement avec ceux des décennies précédentes, tant dans le domaine économique que politique. Pays de l’Afrique de l’ouest, de 238 540 km2 , ouvert sur le golfe de Guinée, de 30 millions d’habitants en 2020 ,de plus de 50 millions en 2050, le Ghana est une république anglophone, membre de la CEDEAO, reconnu aujourd’hui pour une pratique de la démocratie que reconnaissent et saluent tous les politologues dans le respect de ses institutions entretenant de bonnes relations avec les pays francophones, membres de la CEDEAO.
C’est aussi un pays qui peut s’appuyer sur des ressources importantes, minières et agricoles depuis toujours, et plus récemment pétrolières et gazières. Son agriculture a un fort potentiel de développement, à partir du cacao, deuxième producteur mondial. Ses ressource minières n’ ont rien à envier, essentiellement aurifères/premier producteur d’Afrique/ et depuis 2010 pétrolières avec des perspectives prometteuses pour le manganèse et la bauxite.
Au cours de la dernière décennie, à partir de 2017, les principaux indicateurs du pays passent au vert, bénéficiant d’un environnement des affaires attractif, d’un développement économique reposant essentiellement sur l’exportation du cacao et de l’or et d’ un programme d’ajustement structurel , commencé en 2014 soutenu par le FMI.
Suite à la pandémie économique, consécutive à la Covid-19, mais aussi suite à la crise pétrolière qui l’a précédée les prévisions faites à la fin de l’année 2019, concernant les années 2020 /2021 et 2022, ne sont plus d’actualité. Et aujourd’hui, en juillet 2020, les défis à relever par l’économie du pays sont nombreux et complexes.
Parmi ceux, prioritaires, privilégiés dans le cadre de cette étude, celui de la sécurité alimentaire d’un pays qui dépassera les 30 millions en 2050 et ceux concernant la valorisation de ses ressources naturelles.Les accords passés avec le Maroc plus particulièrement avec le Groupe OCP dans le cadre de la construction d’une usine de production d’engrais en territoire ghanéen, vont permettre de relever ce premier défi. Concernant la valorisation de ses ressources naturelles,le Ghana va pouvoir bénéficier à court et moyen terme d’un rebond spectaculaire des cours de l’or,lui permettant de compenser la diminution des recettes attendues de l’exploitation de ses champs pétroliers,conséquence d’un baril qui ne devrait guère rebondir durablement au delà des 40 /45 dollars,toujours à moyen et long terme.Enfin,en nouant des liens étroits avec la Côte d’Ivoire,mais aussi en valorisant sur place la fève de cacao, la transformant sur place en chocolat,le Ghana peut espérer atténuer les conséquences, souvent négatives, de la volatilité des cours de la fève.
Affecté par la crise de la Covid 19, le Ghana le sera mais moins durement sans doute que ne le seront beaucoup d’autres pays africains, ayant su mettre en place et développer au cours de la décennie 2010-2019, les conditions de sa résilience à la crise.
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Senior Fellow du Policy Center for the New South, Professeur émérite HEC Paris
Biographie de l’auteur
Senior fellow au Policy Center for the New South, Docteur en sciences économiques de l’Université Paris Dauphine et licencié en droit de l’Université Paris I, Henri-Louis Védie est professeur émérite à HEC Paris, où il enseigne sur le campus de Paris ainsi qu’à Moscou, Varsovie, Belgrade et Abu Dhabi, Rabat et plus encore. Auteur de seize ouvrages, dont les derniers concernent le Maroc et les fonds souverains, des centaines d’articles (dont certains traduits en anglais, français, arabe, polonais et russe), Henri-Louis Vedie a également été consultant pour le Conseil européen et membre du conseil économique, social et environnemental à Paris.