Ecrit par S. Es-siari |
Avec le lancement de la quatrième révolution industrielle, le Maroc conforte sa transformation numérique généralisée. Le pays a un fort potentiel de devenir le hub digital de la zone si le gouvernement réussit accompagne cette initiative par des politiques favorables au changement. Les détails avec Ludovic Subran Chef Economiste Allianz SE.
L’industrie 4.0 : où en est le Maroc ?
Depuis plus d’une décennie, le Maroc s’est inscrit dans une stratégie de digitalisation qui lui a fait prévaloir des points dans les classements de Doing mondiaux. Aussi, le plan national Maroc Numéric 2020, met la révolution numérique au cœur de préoccupations et des organes de gouvernance du pays.
Aujourd’hui, avec le lancement de la quatrième révolution industrielle, le Maroc conforte sa transformation numérique digitalisée. De par ses autres atouts tels que la stabilité politique, une population jeune et un taux de connexion relativement élevé, le Maroc jouit-il de la position idoine lui permettant de devenir le hub digital de la zone ?
Dans une récente analyse, l’Economiste en Chef Allianz SE Ludovic Subran est convaincu que le Maroc dispose des atouts lui permettant de devenir le hub digital de la zone. Il corrobore ainsi ses propos.
« Doté d’une stabilité politique et d’infrastructures plutôt avancées, le pays nord-africain abrite déjà les sièges régionaux de plusieurs multinationales, en particulier du secteur automobile, agroalimentaire et bancaire », rappelle à juste titre Ludovic Subran . Et d’enchaîner : « En outre, le pays jouit d’un avantage démographique fort de par sa population jeune et son taux de dépendance des personnes âgées (i.e. le rapport entre la population âgée de 65 ans et plus et la population active) à 52%, sachant que ce taux est au-dessus de 60% en France et dans la plupart des pays avancés ».
Outre ce qui précède, force est de constater qu’au fil des ans, le Maroc est parvenu à afficher un taux de connectivité élevé. Avec 69% de la population ayant un accès à internet, le pays se situe au 3e rang des pays africains les plus connectés.
« Ces facteurs concourent à positionner le Maroc comme le pays hub du secteur numérique sur le continent.
Le gouvernement marocain s’est engagé dans un plan digital à long terme, s’étalant depuis 2009 par deux plans numériques successifs (2009-2013 et 2013-2020), avec l’objectif d’améliorer la productivité de l’appareil industriel. L’Agence pour le développement du Digital (ADD) a été mis en place en 2017 dans le but de conforter le Maroc sur trois volets : le développement de l’infrastructure digitale, la mise en place d’un cadre réglementaire adapté et la création d’une dynamique d’adhésion au digital dans le secteur public et privé », rappelle L. Subran.
La montée en puissance de la numérisation est aujourd’hui perceptible et profite à certains secteurs notamment l’industrie manufacturière, les services financiers, ainsi que les administrations publiques.
Concrètement, comment se manifeste cette transformation ?
Le but pour le Maroc de cette mutation technologique avec pour toile de fond une digitalisation accélérée est de drainer des gains de productivité et d’être plus compétitif sur la scène internationale.
Faut-il rappeler que depuis sa création en 2017, l’Agence pour le Développement Digital (ADD) accompagne plusieurs projets pour concrétiser la digitalisation de l’industrie.
Ludovic Subran cite l’exemple du Smart Factory (usine modèle 4.0) qui est une usine digitale modèle. Celle-ci est vouée à appuyer la transformation digitale des PME industrielles en offrant un environnement de tests des nouvelles technologies et de formation des ingénieurs et techniciens, ainsi qu’en développant des partenariats – industriels, technologiques et académiques.
Il évoque également Digital PME ou encore Digital Autoentrepreneur, des chantiers sous forme de dispositif complet de digitalisation, proposant des solutions digitales clés en main et un programme de financement pour accompagner les PME dans leur transformation digitale.
Le Maroc a par ailleurs intérêt à développer l’intelligence artificielle dont les vertus sont importantes. « Cette technologie permettra au système bancaire par exemple de limiter le nombre de fraudes ». Mieux encore : « Elle apportera également des solutions structurantes aux secteurs traditionnels tels que l’agriculture. Par exemple, elle permettrait de réduire le stress hydrique du pays en optimisant les pratiques d’irrigation ainsi que l’utilisation d’engrais et de pesticides. Les bénéfices de l’IA permettraient également de dégager des gains de productivité au sein de l’administration publique en automatisant les procédures et en améliorant le partage de données entre différentes institutions et organisations », explique l’économiste en Chef du groupe Allianz.
Attention aux obstacles structurels

Euler Hermes, Allianz Research
Dans son analyse Ludovic Subran met le point sur certains écueils que le Maroc devrait éviter vaille que vaille pour faciliter l’incorporation de la digitalisation dans le tissu économique. Face aux exigences numériques du monde post-Covid, la quatrième révolution industrielle est un impératif pour le Maroc.
D’après lui, le succès de cette transition digitale reposera sur la capacité du gouvernement à mettre en place un environnement propice au changement (en éliminant les inefficacités actuelles) ainsi que sur celle des entreprises à l’adopter.
Pour mener à bien cet ambitieux projet, il est pour le Maroc essentiel de s’assurer une forte mobilisation des ressources financières – aussi pour assurer la formation des acteurs concernés -, une infrastructure électronique constamment mise à jour et finalement un arsenal juridique solide.
A l’heure actuelle, le Maroc a gagné 4 places en 2020 dans l’indice de développement de l’e-gouvernement (EDGI) des Nations Unis. Ce score se décompose en sous-indices, notamment celui du capital humain (HCI) qui est de 0,61 pour l’année 2020, reflétant des efforts incessants depuis 2016 (0,47). Il en ressort également des progrès dans l’indice des infrastructures de télécommunications (TII), dans lequel Maroc détient un score de 0,58, contre seulement 0,36 en 2018.
L’étude Euler Hermes « Digital Enabling Index » portant sur l’indice de digitalisation confirme que le Maroc a gagné 5 places, grâce à une réglementation qui a facilité l’accès au financement et a promis une meilleure protection aux investisseurs.
« Au vu de son positionnement par rapport à la moyenne mondiale, ces scores pourraient donner lieu à un sentiment mitigé de la percée digitale du pays », annonce L Subran. Toutefois, le Maroc se place au palmarès des pays africains les plus prometteurs, ce qui confirme sa capacité à devenir le hub digital de la région.
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LA BANDE PASSANTE AU MAROC EST TROP FAIBLE LES OPÉRATEURS DOIVENT IMPÉRATIVEMENT FAIRE « » UN GRAND « » INVESTISSEMENT « » DANS LA 5G ET LA 6G QUI POINTE DÉJÀ SON NEZ ET BIEN ENTENDU FIBRER TOUT LE MAROC … C’EST UNE CONDITION POUR ETRE AU PREMIER RANG , SINON LES MOTS NE FERONT RIEN AVANCER , NOUS SOMMES DANS MONDE QUI NE FAIT QUE AVANCER A GRAND « » V « »; C’EST AUX RESPONSABLES DE VOIRE …