Sur fond de pandémie de Covid-19, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a dégringolé de 4,8 % en 2020, sa première contraction annuelle depuis 2009.
La troisième économie mondiale avait sévèrement chuté sur la première partie de 2020, surtout entre avril et la fin de juin (− 8,3 %), des pans entiers de l’activité économique ayant été paralysés durant l’état d’urgence instauré au printemps.
Entamé à partir du milieu d’année, le rebond de l’économie japonaise a toutefois été supérieur aux attentes au quatrième trimestre (+ 3 %). Le consensus d’économistes de l’agence Bloomberg s’attendait à une hausse de 2,4 % sur le trimestre écoulé, après une vive reprise de 5,3 % sur la période de juillet à septembre.
Les exportations japonaises ont tiré la croissance en fin d’année, ayant encore accéléré leur rebond au quatrième trimestre (+ 11,1 % sur un trimestre). La consommation des ménages nippons a continué d’être dynamique entre octobre et la fin de décembre (+ 2,2 %), contribuant elle aussi significativement à la croissance. Et après deux trimestres de repli, les investissements non résidentiels des entreprises sont aussi repartis à la hausse en fin d’année (+ 4,5 % sur un trimestre).
Le Fonds monétaire international (FMI) table sur un rebond de 3,1 % du PIB japonais en 2021, tandis que la Banque du Japon anticipe une reprise de 3,9 % sur l’exercice 2021-2022, qui va démarrer le 1er avril.
Un état d’urgence qui fragilise la croissance
L’élan retrouvé du PIB japonais depuis la mi-2020 risque toutefois d’être interrompu au premier trimestre de cette année, même si les perspectives sur l’ensemble de 2021 restent bonnes, selon les économistes. Car le gouvernement a remis en place un état d’urgence depuis le début de janvier dans plusieurs départements du pays, y compris ceux de Tokyo et de sa grande banlieue, pour tenter d’enrayer une forte recrudescence locale du coronavirus depuis la fin de 2020.
Bien qu’étant plus léger que le premier état d’urgence du printemps 2020, ce dispositif, qui doit durer jusqu’au 7 mars, risque de fragiliser, voire de casser, la dynamique positive de la consommation des ménages, qui a déjà faibli en décembre. Par conséquent, « un déclin du PIB paraît inévitable au premier trimestre 2021 », avait estimé en fin de semaine dernière Naoya Oshikubo, économiste chez SuMi Trust. (Avec AFP)