Les investissements marocains à l’étranger atteignent 10.049 MDH à fin novembre 2019 contre 7.406 MDH à fin novembre 2018, soit une hausse de 35,7%. La position extérieure globale fait ressortir une situation nette débitrice à -752,4 Mds DH à fin septembre 2019.
A l’occasion de la publication des statistiques mensuelles de l’office des changes, les écrits et les analyses abondent essentiellement pour décrire l’évolution des Investissements directs étrangers. Autrement dit, l’intérêt est souvent accordé aux flux des IDE qui, faut-il reconnaître, campent sur un trend baissier.
Les derniers chiffres de l’OC attestent encore d’une baisse de 46,1% à fin novembre des flux des IDE. Cette baisse s’explique essentiellement de la baisse des recettes des IDE de 30,9% conjuguée à une hausse des dépenses. Les analystes n’arrivent toujours pas à cerner l’impact des rangs gagnés dans le classement Doing Business sur l’investissement. Une autre paire de manche.
Le constat qui se dégage est que les publications brillent par leur passivité lorsqu’il s’agit des Investissements directs marocains à l’étranger (IDME). Or, contrairement aux IDE, le flux des IDME enregistre une hausse passant de 8.657 MDH à fin novembre 2019 contre 5.758 à la même période de l’année précédente.
Les Investissements marocains à l’étranger ont atteint 10.049 MDH à fin novembre 2019 contre 7.406 MDH à fin novembre 2018, soit une hausse de 35,7% après la baisse de 34% enregistrée à la même période en 2018 (voir graphe). A fin novembre 2017, les IDME culminaient à 11.205 MDH, soit la hausse la plus importante au cours de la période 2015-2019. A part l’année 2018, la tendance de l’évolution des IDME est haussière. Au cours de la même période, le flux des IDME évolue en dents de scie.

Evolution des Investissements marocains à l’étranger
L’analyse des recettes issues des IDME révèle qu’elles ont atteint 1392 MDH à fin novembre 2019 contre 1.648 MDH à fin novembre 2018. Sur la période 2015-2019, les recettes sont passées de 194 MDH à 1.392 MDH. Les cessions représentent en général les recettes rapatriées suite à la liquidation de projets à l’occasion de cessions des parts ou actions ou encore le remboursement d’emprunt entre société mère et filiale. La répartition géographique des IDME montre que les pays africains et les pays de l’Europe en sont les premiers bénéficiaires.
Mieux encore, les IDME se veulent un élément déterminant dans l’évaluation de la position extérieure globale (PEG) du Maroc. Cette dernière reflète la situation du patrimoine financier de l’économie marocaine vis-à-vis du reste du monde. Et d’année en année, elle ne fait que se dégrader. Dans le rapport annuel 2018 relatif à la balance des paiements et la position extérieure globale du Maroc (PEG), il ressort que le Maroc dégage une situation nette débitrice de 735,9 Mds de DH contre 703,4 Mds de DH à fin 2017.
Cette baisse résulte des flux d’investissements étrangers au Maroc importants comparés aux flux d’investissements marocains à l’étranger. Les dernières statistiques vont dans le même sens : à fin novembre 2019, les flux des IDE ont atteint 17.692 MDH contre 32.826 MDH à la même période en 2018 au moment où les flux d’IDME ont atteint 8.657 MDH à fin novembre 2019 (vs 5.758 à fin novembre 2018). A fin septembre 2019, la position extérieure globale fait ressortir une situation nette débitrice à -752,4 Mds DH.