L’éducation, dit-on, est à la base de tout,
Mais qu’est-ce tout, si l’éducation ne répond plus, à rien ?
Les chiffres en diverses lois de Finances s’annoncent, et on y mesure tout ce à quoi on renonce. Mais à l’éducation on ne fait jamais offense, car les budgets demeurent toujours en rallonge. En soi, ce n’est pas une nouveauté, mais de cette bombance, la gravité de ce sujet devient à chaque fois, de plus en plus en avance.
Car même en dehors des lois de Finances, l’EDUCATION est un sujet de comptabilité.
Aux longueurs annuelles on décompte : Le nombre, en nombre, des institutions qui en sont en charge, les pourcentages alloués à ce secteur à chacune des sorties de lois de finances, le nombre des nouveaux recrutements et contractants, les milliards de dirhams alloués au fonctionnement du ministère de l’éducation, le nombre des diverses dotations, le nombre de réussite d’élèves, et même le nombre des arrestations par examen de baccalauréat (cherchez à comprendre), le nombre de réunions de dialogue avec les Aref, le nombre d’entrées en préscolaire, le nombre de cartables et d’écrans distribués… et de ces comptes, généreusement on décompte, sans compter, le nombre d’outrages perpétrés, et que nous mesurons aujourd’hui, par le nombre des esquifs, au quotidien, égarés.
On compte, les volumes, en nombre, pour confesser bien travailler. Mais en gouvernance, cela ne suffit pas, à pervertir les apparences d’une vision mal nommée.
On compte, comme si la quantité était un préalable à la qualité. La science en la matière est-elle vérifiée ? Et si le cas est bien avéré, on aurait du avoir, depuis longtemps, commencé à nous exprimer sur la qualité, puisque cela fait de nombreuses décennies qu’on aurait dû finir de compter?
Et si nous démembrions le nombre des nombreuses dimensions d’une éducation de qualité? Et si on commençait à compter les objectifs en qualité? Et si nous commencions même par redéfinir le concept d’éducation de qualité ? Il est certain que de cet exercice les objectifs seraient mieux délimités, la vision plus clarifiée, et les nombres mieux maîtrisés.
Cher Monsieur, vous avez fait l’expérience d’une éducation, PRIVÉE, réputée de qualité. Trouverons- nous auprès de vous une réponse, de la même qualité ? Car souvent, en réponse à ces maux, la formule de ces quelques mots : « rien à faire, il s’agit d’une volonté politique ». Et s’il ne s’agissait désormais plus que de volonté ? Car l’éthique l’emporte toujours plus consensuellement sur la politique.
Par Soraya Kettani, présidente FOMAGOV, chercheur, analyste en com politique et publique