La ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, a indiqué, mercredi à Rabat, que la croissance de l’économie marocaine devrait afficher un ralentissement à 1,5% en 2022, contre 3,2% prévu initialement dans la Loi de finances de cette année. Pour 2023, il est prévu un taux de croissance de 4,5%.
Devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, la ministre a présenté un exposé sur “l’exécution du Budget 2022 et la programmation budgétaire triennale 2023-2025”, expliquant que ce ralentissement est dû à la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, notamment en provenance de la zone euro et au recul de la récolte céréalière.
À cet égard, la ministre a fait remarquer qu’au niveau international, les prévisions de croissance économique mondiale pour 2022 ont été revues à la baisse, en raison de la guerre en Ukraine qui a entraîné une hausse des prix des matières premières et une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, ainsi qu’une exacerbation des pressions inflationnistes et l’augmentation des taux d’intérêt par les banques centrales de par le monde.
En ce qui concerne les développements les plus importants liés à l’économie nationale, Mme Fettah a évoqué le retard des précipitations au début de la campagne agricole qui a entraîné une baisse importante de la récolte céréalière, la grande reprise des secteurs du tourisme et des transports après l’ouverture des frontières aériennes, outre les résultats disparates au niveau des autres secteurs après avoir retrouvé leurs niveaux d’avant la crise sanitaire.
Il s’agit également de l’accélération des crédits accordés au secteur privé en plus d’une légère baisse du taux de chômage sans pour autant retrouver ses niveaux d’avant-crise.
Aussi, la ministre a indiqué que le taux d’inflation devrait dépasser 5,3% en 2022, contre 1,4 en 2021, en raison d’une hausse des prix des produits alimentaires de 7,8% et des produits non alimentaires de 3,4% .
2023 : quelles perspectives de croissance ?
Dans le PLF 2023 présenté récemment par Nadia Fettah, on s’attend à ce que le taux de croissance de l’économie nationale au cours de l’année 2023 se redresse à un rythme d’environ + 4,5%, contre 1,5% de croissance prévu en 2022̊ et ce malgré des circonstances initiales très turbulentes.
Toutefois ces perspectives pourraient être revues à la baisse en cas de détérioration de la relance économique internationale en 2023 et la baisse de la croissance économique notamment en Europe à cause du conflit russo-ukrainien et son impact sur les prix des matières premières, sur les chaînes d’approvisionnement ainsi que sur les politiques monétaires pour mieux maîtriser l’inflation.