L’Organisation démocratique du travail du Maroc lance un appel à tous les fonctionnaires de l’État, des administrations publiques et des collectivités territoriales et régionales. Il s’agit d’un appel à une grève générale, le mercredi 20 février 2019 pour contester contre une conjoncture de plus en plus morose.
Avec cet appel à la grève, l’ODT cherche à tirer la sonnette d’alarme sur la situation politique, économique et sociale du Maroc qui connaît des plusieurs blocages ainsi que des échecs multiples et chroniques de son décollage économique.
Parmi les limites de l’actuel modèle économique citées par l’ODT :
- une profonde crise sociale et économique et une politique d’austérité touchant tous les secteurs sociaux et l’empreinte de la propagation d’une économie de rente, de monopole et de spéculation, fragilisée par la corruption, l’évasion fiscale et par un endettement sans précédent ;
- l’injustice et l’exclusion sociale : la pauvreté, le chômage, la maladie, l’analphabétisme, et des conditions de travail qui se dégradent ; un pouvoir d’achat des plus bas, depuis presque une dizaine d’années, exacerbé par la hausse des prix des produits de consommation courante et des prix du carburant, d’eau et d’électricité, du transport et du logement, et qui plonge davantage les classes laborieuses et moyennes dans des difficultés extrêmes ;
- La déréglementation et le démentiellement continu de l’école publique par le biais d’une loi-cadre visant la remise en question de la gratuité de l’éducation et de l’enseignement, l’embauche des futurs enseignants sur la base d’un contrat CDD pour favoriser la fragilité du secteur public, la précarité de l’emploi en échange de la promotion de l’enseignement privé ;
- La faillite du système de santé et la récurrence de maladies dites des pauvres, les maladies chroniques et les épidémies meurtrières, une mauvaise gouvernance vidant les hôpitaux de leur rôle thérapeutique et humanitaire ;
- Une politique d’oppression et des reculs sur les libertés publiques et l’atteinte aux droits et libertés syndicaux ;
Ainsi l’organisation démocratique du travail demande au gouvernement d’apporter des réponses favorables à ses doléances et revendique :
- Une plus grande clarté et transparence dans la gestion de la chose publique et une plus grande cohérence dans le financement des secteurs sociaux et des exonérations fiscales ;
- Une justice fiscale comme outil de la solidarité nationale et le renforcement des moyens de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, en privilégiant l’impôt direct sur l’impôt indirect ; La progressivité et un nouveau barème de l’impôt sur le revenu ; une justice et des allègements fiscaux pour les PME et TPE et les professions libérales et indépendantes et l’intégration du secteur informel ;
- Une politique économique et sociale solidaire appuyée sur l’investissement dans les ressources humaines, la recherche et le développement, l’industrie et l’innovation ; une croissance durable créant des emplois de qualité en faveur des jeunes diplômés et visant la répartition équitable des fruits de développement et des richesses ;
- Une plus grande justice sociale, en matière de pouvoir d’achat et de fiscalité et la résorption de l’ensemble des inégalités salariales, notamment entre les femmes et les hommes ;
- La mise en place des outils juridiques et règlementaires relatifs au dialogue social et au Haut conseil de dialogue social et l’ouverture d’une négociation collective dans le secteur privé et le respect du code du travail et des droits syndicaux et la stabilité de l’emploi ;
- L’augmentation des salaires et la valeur des points indiciaires, une revalorisation des pensions des retraites, l’exonération des pensions de IR et la création des minimas sociaux pour les chômeurs et les pauvres, un véritable droit à la santé, à l’éducation et à la formation et la généralisation de la protection sociale ;
- Une protection sociale complète pour les professions libérales et indépendantes et l’intégration des agents de la promotion nationale dans leurs secteurs d’emploi ;
- L’arrêt immédiat des ponctions et retenues abusives supplémentaires sur les salaires qui, en plus des prélèvements sociaux, viennent comme ponctions pour causes des grèves légitimes ;