Pour mieux comprendre les tendances du marché actions, CDG Capital a jugé crucial de passer en revue toutes ses lignes directives afin de jauger ses attraits à la croissance ou ses tendances correctives. Il s’agit de trois thématiques macroéconomiques qui devraient orienter la performance du marché actions au cours du prochain exercice :
- La croissance bénéficiaire des entreprises cotées;
- Les taux des BDT;
- La liquidité bancaire.
En matière de croissance économique, il ressort ainsi qu’après une année 2018 marquée par une récolte céréalière record de 103 millions de quintaux, en hausse de 7,3% comparativement à l’année précédente, la saison en cours 2018/2019 affiche des perspectives moins prometteuses, et ce en dépit de la hausse de la superficie emblavée de 4,5 millions de hectares à 5,2 millions et une amélioration du rendement par hectare.

Croissance agricole (en glissement annuel ) et production céréalière en Mds de DH
D’après les analystes de CDG Capital, l’impact de la régression sur la croissance globale devrait être amorti grâce à la consolidation de la composante non agricole dont la croissance devrait atteindre 3,1% en 2019. La croissance économique nationale devrait rester quasi-stable comparativement à l’année 2018, oscillant autour de 3%.

Evolution des réserves de change et de la circulation fiduciaire (en glissement mensuel)
De la deuxième thématique relative au déficit de liquidité, il ressort que le besoin de liquidité du système bancaire s’est globalement creusé au cours de l’année 2018 de 27,7 Mds de DH, passant de 42,2 Mds de DH en décembre 2017 à 69,9 Mds de DH une année plus tard.
D’après l’analyse de CDG Capital, le creusement du déficit de liquidité devrait se poursuivre en 2019 sous l’effet des mêmes facteurs restrictifs notamment la baisse des réserves de change, la hausse de la circulation fiduciaire compte tenu de la concentration des évènements connus sous l’envolée de la demande de cash entre les mois de mai et septembre et l’expansion de l’économie informelle…
Autre thématique est celle du marché des bons du Trésor. Sur la base des chiffres communiqués dans le cadre de la Loi des finances 2019, le besoin de financement du Trésor devrait s’accroitre légèrement, générant ainsi, une faible augmentation des levées brutes en BDT. « Ainsi, selon nos calculs et sur la base d’une hypothèse de clôture de l’exercice 2019 avec un déficit budgétaire de 3,7% du PIB, le besoin de financement du Trésor devrait avoisiner les 43,2 Mds de DH contre 42,6 Mds de DH estimé en 2018, selon les premières estimations de la DTFE », rappellent les analystes de CDG Capital.

Besoins de financement du Trésor (en Mds de DH)
Par rapport à la structure des levées, les tombées importantes sur les segments moyen et long terme plaident pour une forte présence du Trésor sur ces maturités. Un scénario qui semble réconforté par l’amélioration de la visibilité du Trésor sur son équilibre après l’engagement de la réforme de la compensation et l’adoption de la Loi organique.
Les analystes splanchent également sur les sociétés cotées. Ils sont optimistes à leur égard par rapport à leur capacité de dégager une progression des bénéfices. Ils tablent sur une progression de 1,4% du CA et ce dans un contexte marqué par une stabilité de la croissance économique. La baisse des prix des matières premières (en particulier du pétrole) devrait avoir un effet positif sur les entreprises consommatrices. Avec un repli des prix du pétrole brut, les prix du diesel et fuel devraient également baisser. « Compte tenu de cette baisse nous nous attendons à ce que les taux de fret diminuent davantage (puisque le fuel constitue un des gros postes du compte d’exploitation des compagnies maritime », informe la même source.