Comment se présente 2023 ? est la thématique du webinaire organisé par l’institut du groupe CDG ce mardi 22 novembre. Et pour cause, l’économie nationale évolue dans un contexte marqué par :
- la reprise timide de l’économie mondiale encore fragilisée par la pandémie de la Covid,
- la guerre russo-ukrainienne et ses répercussions sur les prix de l’énergie et des produits alimentaires ainsi que les tensions inflationnistes qui en résultent,
- le durcissement des politiques monétaires aux Etats-Unis et en Europe, etc.
- Des chocs d’origine interne ont eux aussi impacté les évolutions. Ceux-ci sont notamment liés aux répercussions de la sécheresse sur la production céréalière et, partant, sur la croissance du PIB primaire. Toutefois, l’optimisme est de mise pour 2023 : atténuation des tensions géopolitiques, stabilisation des prix de l’énergie, baisse des cours des produits alimentaires et reprise de la production céréalière nationale (75 millions de quintaux au lieu de 34 en 2022). Les différentes projections font état d’une croissance du PIB allant de 3,1% (prévue par le FMI) à 4,5% (prévue par le ministère des finances).
Dans ce sillage, le projet de loi de finances 2023 fixe quatre priorités ambitieuses pour l’exécutif : le renforcement de l’état social avec la généralisation de la protection sociale et des allocations familiales, la relance de l’économie nationale en soutenant l’investissement public et privé, la consécration de la justice territoriale et spatiale à travers le renforcement de la régionalisation et, enfin, le rétablissement des marges budgétaires afin d’assurer la pérennité des réformes structurelles engagées par le Royaume.
Ce webinaire ambitionne de questionner les hypothèses qui sous-tendent les projections de croissance de l’économie nationale ainsi que les leviers à mobiliser au vu des ambitions déclarées pour 2023 : l’éventuelle persistance des chocs externes et internes, le financement des réformes sociales et le soutien de l’investissement. La persistance des chocs externes et internes : les risques, notamment géopolitiques, qui planent sur la croissance mondiale en 2023 demeurent considérables.
La persistance des tensions inflationnistes pourrait mener à des politiques monétaires encore plus restrictives et à la décélération de la croissance au niveau des principaux partenaires commerciaux du Royaume.
S’orienterait-on vers un scénario de stagflation aux Etats-Unis et en Europe ? L’économie nationale a-t-elle développé sa résilience afin de faire face à un tel scénario ? L’exécutif a-t-il intégré le caractère plutôt structurel de la sécheresse et son impact sur la volatilité de la production céréalière nationale ? Le financement des réformes sociales structurelles engagées : la refonte globale du cadre de la protection sociale est un chantier structurant pour assoir et consolider les bases de l’Etat social. Son financement, qui repose à 50% sur le budget de l’Etat, serait-il assuré par une augmentation de la charge fiscale ? Quel est le potentiel de mobilisation financière du rétablissement des marges budgétaires annoncé par le gouvernement ? Le soutien de l’investissement : le gouvernement s’engage à soutenir l’investissement public et à encourager l’investissement privé, levier essentiel pour stimuler l’économie nationale et générer une croissance créatrice d’emplois.
Plusieurs leviers d’actions sont mobilisés afin de moderniser et d’améliorer la compétitivité de l’économie et des entreprises marocaines, notamment la nouvelle charte de l’investissement, l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, la réforme de l’administration et la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme fiscale.
Plusieurs questions se posent à ce niveau : comment réduire les disparités spatiales entre régions en matière d’attractivité de l’investissement ? Comment renforcer l’attractivité du Royaume pour les investissements étrangers ? Quels sont les leviers à mobiliser afin de renforcer l’implication des hautes compétences des marocains du monde dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement du Royaume ?