Ecrit par la Rédaction |
Malgré la décision du 1er mars du ministre des Affaires Etrangères, Nacer Bourita, relative à la suspension de toute interaction ou action de coopération, en aucun cas et sous aucune forme, aussi bien avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés, la GIZ vient de lancer un appel d’offres. N’est-elle pas concernée par cette décision ?
Depuis le 1er mars 2021, les relations entre le Maroc et l’Allemagne sont en stand-by. Dans un courrier adressé au chef de gouvernement et à l’ensemble des départements ministériels, le ministre des affaires étrangères, Nacer Bourita avait, rappelons-le, demandé la suspension de tout contact, interaction ou action de coopération, en aucun cas et sous aucune forme, aussi bien avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés.
Cette décision a été motivée par « des malentendus profonds avec la République fédérale d’Allemagne au sujet de questions fondamentales du Maroc ».
« Toute dérogation à cette suspension, ne pourra se faire que sur la base d’un accord préalable explicite du Ministère des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidants à l’étranger », lit-on dans ledit courrier qui a fuité dans les médias.
Depuis, nous n’avons pas eu plus de détails sur les raisons de ce froid dans les relations ainsi que sur le sort réservé à la coopération économique entre les deux pays.
Et pourtant, un appel d’offres national émis 5 jours après cette décision soit le 5 mars par la GIZ (coopération allemande) relatif à la Promotion de l’économie et développement rural dans les zones excentrées du Maroc (PEDEL) nous interpelle à plus d’un titre.
Le courrier du ministre marocain était pourtant clair : suspension de tout contact, interaction ou action de coopération, en aucun cas et sous aucune forme, aussi bien avec l’Ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes.
Or la GIZ, présente au Maroc depuis 1975, opère pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).
Elle intervient également dans des proportions croissantes au Maroc pour le compte d’autres commettants, tels que le ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sûreté nucléaire (BMU), le ministère fédéral des Affaires étrangères (AA) ainsi que le ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie (BMWE).
D’où la question : n’est-elle pas concernée par cette décision de Nacer Bourita?
Ce qui est sûr c’est que cet appel d’offres s’inscrit dans le cadre du projet PADEL dont le commettant est le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et dont l’organisme de tutelle politique n’est autre que le ministère de l’Intérieur marocain.
Son objectif étant l’amélioration de la performance économique des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) dans les provinces sélectionnées.
« Le projet fait partie de l’initiative spéciale « Stabilisation et développement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » (SI-MENA) et contribue à la promotion d’une croissance économique génératrice d’emplois. Pour cela, le projet, implanté dans huit provinces excentrées du Sud-Est du Maroc (Midelt, Ouarzazate, Tata, Tinghir, Zagora, Errachidia, Azilal et Al Haouz), met en œuvre des mesures favorisant la promotion de l’économie locale. Il est ainsi prévu d’améliorer la performance économique de 9.450 entreprises d’ici la fin du projet en 2022, à travers notamment l’augmentation des chiffres d’affaires, l’accès à de nouveaux marchés et le développement de nouveaux produits. Les TPME locales sont pour cela appuyées à mieux identifier et exploiter les potentiels économiques existants », lit-on dans la description du projet PEDEL.
Cela dit, la GIZ accompagne le Maroc depuis plusieurs années dans les domaines économique, environnementale ainsi que social.
Dans ce contexte, quel sort sera-t-il réservé à cet appel d’offres qui se clôturera ce 26 mars ? Et s’il est mené à bien faut-il y avoir un début d’éclaircie dans les relations entre le Maroc et l’Allemagne ?