Ecrit par I. Bouhrara |
Shinozuka Takashi, Ambassadeur du Japon au Royaume du Maroc depuis décembre 2019, a été l’invité des Tables Rondes de l’ISPJS/ Mundiapolis ce mardi 9 novembre. L’occasion pour le diplomate d’échanger sur l’excellence des relations entre le Royaume chérifien et le Royaume du Soleil levant.
Il faut dire que le Japon considère le Maroc comme un partenaire de choix et fiable en Afrique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisque ces dernières années, les échanges mutuels se sont multipliés entre les hautes personnalités gouvernementales et parlementaires des deux pays, alors que des relations étroites de gagnants-gagnants se sont construites dans le domaine économique.
Aussi, le Japon compte-t-il plus de 70 entreprises japonaises installées au Maroc, contribuant à la création d’environ 40.000 emplois locaux.
L’Ambassadeur du Japon au Maroc a rappelé que ce nombre d’entreprises a doublé depuis 2014, année d’ouverture du premier bureau de The Japan External Trade Organization (JETRO) en Afrique du nord au Maroc.
D’ailleurs, trois des plus grands groupes japonais se sont installés au Maroc grâce à la politique industrielle du Maroc notamment l’automobile. Il s’agit de Sumitomo, qui emploie 20.000 personnes (un record d’emplois pour une entreprise étrangère), de Yazaki et Fujikora, et qui travaillent pour les deux écosystèmes automobiles de Tanger et de Kenitra.
Pour le Japon, le Maroc est le deuxième pays partenaire d’affaires en Afrique, et en janvier 2020 en marge de la 5e commission mixte Maroc-Japon, un Accord d’Investissement ainsi qu’une Convention Fiscale ont été signés, promettant d’approfondir davantage les relations économiques.
L’ambition exprimée était de rehausser les échanges commerciaux entre le Maroc et le Japon qui représentent 4,5% du volume d’échange entre le Maroc et l’Asie et 2,7% des échanges entre le Japon et l’Afrique.
A l’époque le Maroc a exposé son ambition « claire » qui peut devenir le premier partenaire commercial du Japon en Afrique, alors que le Japon, lui, peut devenir le premier partenaire du Royaume en Asie. Avec sa stabilité politique et sociale, le Maroc est considéré à juste titre comme le portail reliant l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Cette relation privilégiée s’est renforcée davantage sous l’emprise du Covid-19 puisque le Japon a débloqué une aide directe de 4,650 millions de dollars pour soutenir le Maroc dans la riposte contre la pandémie. Le Japon a également signé un accord de prêt d’appui budgétaire de 200 millions de dollars, sans oublier le projet mener par la JICA avec le HCR également.
La coopération entre les deux pays amis couvre plusieurs domaines. Il y a ainsi lieu de citer les activités de plus de 1.160 volontaires de la JICA qui ont été envoyés dans les diverses régions du Maroc durant ces 50 dernières années sont hautement appréciées.
En mettant à profit la similarité géographique, linguistique et culturelle entre le Maroc et les pays africains, la coopération triangulaire entre le Japon, le Maroc et les pays africains est aussi déployée activement.
Au Maroc, l’intérêt pour la culture japonaise est également avéré aussi bien le cérémonial traditionnel et historique de l’empire du Soleil que pour ses prouesses technologiques en tant que puissance économique mondiale.
Diplômé de l’Université de Tokyo (licence de droit), Shinozuka Takashi a été élève étranger à l’Ecole Nationale d’Administration (France).
Après son entrée au Ministère japonais des Affaires étrangères, il a servi en administration centrale (Directions d’Europe, des Affaires Culturelles et des Affaires Economiques) et au Cabinet du Premier Ministre, ainsi qu’aux Ambassades du Japon en France et au Myanmar. Plus récemment, il a passé onze années à la Maison Impériale où il a été Vice Grand Maître des Cérémonies avant d’être nommé Consul Général à Atlanta (Etats-Unis).
Il est très attaché à ce que le partenariat de qualité entre les deux Etats soit plus renforcée auprès des secteurs privés des deux pays dans une démarche de partenariat d’égal à égal et de gagnant-gagnant.