AccueilEconomieEconomie Nationale[Podcast] Mohamed El Bouhmadi, Président de la FMIIP détaille les leviers pour mieux contribuer à la souveraineté sanitaire et médicale
Vieille de plus de 60 ans, l’industrie pharmaceutique est à la croisée des chemins. Après deux ans aux prises avec la pandémie du Covid-19, le secteur est appelé à contribuer aux ambitions de souveraineté médicale et sanitaire du Royaume.
La nouvelle unité de production de vaccins à Benslimane est la parfaite illustration de la nouvelle vision royale de souveraineté sanitaire aussi bien pour le Maroc que vers l’Afrique.
Un autre chantier sollicite cette branche d’activité : la généralisation de la couverture médicale comme première phase du chantier de la protection sociale.
Pour réussir à réaliser les objectifs fixés par le Maroc, l’industrie pharmaceutique comme acteur majeur de cet écosystème en devenir, doit faire face à plusieurs contraintes.
En effet, plusieurs verrous doivent sauter comme les détaille Mohamed El Bouhmadi, Président de la Fédération marocaine de l’industrie et l’innovation pharmaceutique (FMIIP) qui regroupe 33 établissements pharmaceutiques et pèse pour 75% du CA de l’activité.
Il s’agit particulièrement de l’activation de la préférence nationale dans les appels d’offres publics ce qui est de nature à contribuer à la création de la valeur ajoutée locale, contribuer aux recettes fiscales de l’Etat et créer des emplois sans oublier l’économie en devises.
D’autres freins doivent également être levés comme la multiplication des centres de bioéquivalences, la création de centres de recherches cliniques et la mise à disposition du secteur de plus de moyens pour la recherche et innovation.
L’industrie pharmaceutique aspire également à la révision du processus d’enregistrement des produits fabriqués localement, avec la mise en place d’un circuit dédié à la production locale pour réduire les délais, ce qui favorise la compétitivité des produits marocains sur le marché international.
Les entreprises du secteur s’attendent également à pouvoir profiter de la deuxième phase de l’accélération industrielle ce qui est à même d’encourager l’investissement dans le secteur.
Parmi les priorités d’ailleurs sur le bureau de la FMIIP qui travaille en étroite collaboration et concertation avec la tutelle, la création de l’Agence nationale du médicament, pour aller vers une reconnaissance mutuelle des AMM avec les autres pays notamment africains.
Les discussions sont également en cours pour la mise en place d’une plateforme logistique ad hoc pour faire du Maroc un véritable hub régional et permettre l’exportation vers l’Afrique sans passer par les pays européens.
Sur le plan réglementaire et fiscal, parmi les points prioritaires de la FMIIP, la révision du décret sur les prix des médicaments mais aussi la TVA sur les médicaments particulièrement ceux nécessaires pour les affections longues durées. La formation n’est pas en reste.
Autant de questions évoquées avec Mohamed El Bouhmadi au micro d’EcoActu.ma