La mutation numérique des entreprises marocaines est devenue aujourd’hui un impératif de survie et un gage de compétitivité, plus particulièrement à l’ère de la crise sanitaire liée au covid-19. En effet, la transformation digitale procure un avantage concurrentiel aux entreprises économiques engagées dans le circuit de la dématérialisation des services, spécifiquement l’automatisation des opérations commerciales telles que la consultation digitale, la commande à distance, le paiement en ligne et l’assistance électronique post-livraison.
Dans cette logique, le facteur digital est déterminant. En effet, la compétitivité technologique de l’entreprise marocaine est soumise à l’épreuve d’adaptation, eu égard au nombre élevé de cas positifs et à l’augmentation de la contagion. Les gestes barrières et les mesures de distanciation imposent un traitement numérique des opérations et une automatisation des processus d’approvisionnement, de production et de distribution.
L’internet des objets dans le cadre de l’industrie révolutionnaire 4.0 procure aux entreprises un avantage concurrentiel en termes d’économie d’échelle et d’efficience des coûts. Encore mieux, les objets interconnectés à distance, baptisé « Cyber Physical Systems », assure une production de qualité fondée sur les aspects de la robotisation, spécifiquement la limitation de l’intervention humaine. En effet, l’automatisation des processus de production est un gage de performance opérationnelle qui permettrait d’inscrire les entités marocaines productives dans des niveaux de qualité élevés, exigés à l’échelle mondiale.
Dans cet ordre d’idées, l’accompagnement financier et technique des entreprises marocaines demeure nécessaire pour réussir la transition numérique du tissu entrepreneurial marocain. S’agissant du financement, il sera plus propice de mettre en place une ligne de prêt adaptée aux produits et service de transformation digitale orientée TPE/PME Marocaines, à garantir d’office par l’Etat Marocain afin de faciliter l’accès à ce type de financement. Cependant, le secteur bancaire devrait jouer pleinement son rôle de facilitateur financier.
Quant à l’accompagnement technique des entreprises, manquant toujours à l’appel, il est question d’organiser des formations de sensibilisation et de conscientisation dédiées aux TPME Marocaines, et pilotées par le Ministère de Tutelle qui est responsable de l’économie numérique. L’idée est de présenter aux entreprises, les moins outillés et de tailles petites ou intermédiaires, les meilleurs montages de systèmes d’information à adopter, ainsi que les ERP utiles à la réussite de la transformation digitale, tout en prenant en considération les spécificités techniques de chaque secteur.
Dans le même sillage, la robotisation par processus de production ou de transformation nécessite une connaissance préliminaire des montages informatiques envisageables, et par conséquent une perception préalable des schémas d’automatisation de processus, susceptible de faciliter la transition numérique de l’entreprise en l’occurrence son fonctionnement digitalisé.
Ainsi, l’entreprise marocaine remplirait les conditions de certification des produits et services à l’échelle internationale, ce qui lui permettra de pénétrer les marchés mondiaux et donc de réaliser du chiffre d’affaires à l’export. Si certaines entreprises marocaines, voire de grandes tailles, ont pu s’inscrire dans des chaines de valeur à l’international, c’est grâce à la transition numérique, spécifiquement l’automatisation des processus de production.
Par Youssef Guerraoui Filali
Directeur du Centre Marocain Pour la Gouvernance et le Management