Ecrit L.Boumahrou |
4 directions générales de l’UE de Bruxelles ont pris part au séminaire sur le thème “le green deal: un pacte vert pour l’Union européenne, le Maroc en tête” organisé avec la CGEM. L’objectif de cette rencontre est de présenter au secteur privé marocain les nouvelles réglementations européennes et répondre aux interrogations des chefs d’entreprises.
Depuis l’annonce de l’implémentation de la taxe par l’Union Européenne, le Maroc s’est lancé dans une course contre la montre pour décarboner son industrie. Une mise à niveau impérative et inévitable puisque l’UE représente à la fois le 1er fournisseur du Maroc et son 1er client avec environ 60% des exportations marocaines. Mais pas que. C’est aussi une course contre la montre pour faire face aux effets du changement qui ne cessent de s’amplifier.
C’est dans le cadre partenariat Maroc-UE que la CGEM et l’Union européenne (UE) ont organisé, ce mardi 6 juin à Casablanca, un séminaire sur le thème “le green deal: un pacte vert pour l’Union européenne, le Maroc en tête”.
Une rencontre à laquelle ont participé les représentants de quatre directions générales de l’UE à savoir la Direction générale du Voisinage et des Négociations de l’Elargissement (NEAR), la Direction de l’Environnement, la Direction de l’Energie, la Direction de la Fiscalité et de l’Union douanière (TAXUD) et la Direction de l’Action pour le Climat (CLIMA) en plus des représentants du patronat marocain.
Cette rencontre avait pour but de présenter les nouvelles réglementations industrielles et environnementales du Pacte Vert européen ainsi que les opportunités qu’il offre au secteur privé marocain. Pour Patricia Llombart Cussac, Ambassadrice de l’UE au Maroc, le choix du Maroc n’est pas fortuit pour 3 raisons : une forte volonté politique pour faire du développement durable une priorité, un fort potentiel (ER) et la proximité avec l’Europe.
Et d’ajouter que « le secteur privé marocain est un acteur clé dans le partenariat Maroc-UE et un partenaire clé dans la transition verte ».
De son côté Chakib ALJ, Président de la CGEM a expliqué dans son mot d’ouverture que « les opportunités sont indéniables. Les entreprises européennes et marocaines disposent d’une fenêtre d’opportunité historique pour créer un marché innovant, vert et commun – un modèle pour le reste du monde ».
Aujourd’hui, ni l’UE encore moins le Maroc ne peuvent faire marche arrière en matière de lutte contre le changement climatique. La transition verte est devenue un impératif bien que beaucoup ne soient toujours pas conscients. Preuve en est, et malgré l’urgence, la communauté internationale est loin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris selon un dernier rapport des Nations unies sur le climat. Pis encore aucune voie crédible pour atteindre 1,5 °C n’est en place.
C’est pour dire l’urgence d’une réelle transformation du système pour éviter une catastrophe climatique a alerté Patricia Llombart Cussac.
C’est pourquoi l’UE est déterminée à mener cette transition verte et à atteindre ses engagements dans l’Accord de Paris à savoir réduire de 55% ses émissions de GES à l’horizon 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette démarche concerne également les partenariats de l’UE dont celui avec le Maroc.
« Nous avons signé avec le Maroc le premier partenariat vert de l’UE avec un pays tiers. La transition vers une industrie décarbonée et circulaire offre au Maroc d’importantes opportunités en matière de croissance économique et d’accès à de nouveaux marchés. Elle permet également de créer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes et d’attirer le déploiement de nouvelles technologies », a précisé l’ambassadrice de l’UE au Maroc.
Chakib Alj a déclaré que « l’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE est un événement capital. Il s’agit de la première mesure de ce type visant à stimuler l’innovation verte dans le monde industrialisé. Les industries stratégiques du Maroc sont prêtes à relever ce défi et reconnaissent l’importance de ce moment. Les entreprises européennes et marocaines disposent d’une fenêtre d’opportunité historique pour créer un marché innovant, vert et commun – un modèle pour le reste du monde ».
Le Président de la CGEM a également appelé les décideurs politiques à continuer à fournir les incitations qui stimulent l’innovation dans les technologies vertes en insistant sur l’importance de trouver le juste équilibre entre la mise sur le marché de nouvelles technologies et la garantie d’une transition écologique juste et à mettre en place des partenariats mondiaux solides.
Pleinement mobilisée pour accompagner les entreprises marocaines à s’inscrire dans une démarche de décarbonation visant à renforcer leur compétitivité sur les marchés internationaux et à leur permettre de saisir pleinement les opportunités de la transition énergétique, la CGEM a lancé plusieurs initiatives.
Le mois dernier, la Confédération a mis à la disposition de ses membres un guide de la décarbonation conçu avec le soutien de la Banque Européenne pour l’Investissement (BEI). Cet outil digital propose un parcours simplifié adapté aux besoins spécifiques des entreprises, afin de mieux appréhender les enjeux liés au processus de décarbonation sur les plans climatique, réglementaire et de compétitivité.
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