Depuis plusieurs semaines, le remaniement ministériel est au cœur de l’actualité politique, économique et médiatique. Plus on s’approchait de l’échéance à savoir l’entrée parlementaire prévue ce vendredi 11 octobre plus la tension montait. C’est enfin ce mercredi 9 octobre que SM le Roi a nommé le nouveau gouvernement.
Mais ce qui est sûr c’est que ce remaniement a mis à nu une classe politique qui ne cherche qu’à défendre son propre territoire. Elle ne s’en cache pas !
Malheureusement nous avons cru que les partis politiques montreraient enfin plus d’engagement et surtout être à l’écoute des orientations royales qui, in fine, appellent à plus de rigueur, de professionnalisme mais surtout de responsabilité dans la gestion de la chose publique.
L’image qu’ils nous ont renvoyée ces derniers jours est décevante. Pas de quoi en être fiers d’ailleurs.
L’attachement de certains responsables à leurs fauteuils comme un enfant à son doudou, les scènes de bagarre et d’insulte au sein des formations politiques…, en disent long sur l’origine des dysfonctionnements qui entachent le développement de notre pays.
Nous avons souhaité voir ce même acharnement, cette hargne, ce dynamisme et cette rage de convaincre mais au sein de l’enceinte du Parlement pour défendre les intérêts de ceux qui les ont élus, nous autres Marocains.
Nous aurions espéré retrouver cette détermination dans la mise en œuvre effective des programmes, des stratégies et des engagements électoraux.
Nous avons souhaité retrouver cet esprit du changement dont tout le monde rêve ne serait-ce qu’en donnant aux jeunes la possibilité d’y contribuer et de jouer le rôle qui leur incombe pour le Maroc de demain.
Nous avons espéré que nos politiciens soient plus soucieux de répondre aux attentes des citoyens plutôt que celles de leur agenda politique.
Nous avons enfin espéré retrouver, un tant soit peu, une lueur d’humilité et plus de courage politique pour avouer leur échec.
Aujourd’hui la question que nous posons n’est pas qui va quitter le navire, qui va rester ou encore qui va-t-on embarquer. Mais plutôt quelle reddition des comptes notamment pour ceux qui n’ont pas honoré leurs engagements ? Car si certains quittent le gouvernement, c’est bien pour une raison.
Le comble est que ceux qui vont plier bagages, n’ont pas à se sentir lésés puisqu’ils ne partent pas les mains vides. Au Maroc nous récompensons même ceux qui nous laissent sur notre faim. Un privilège réservé aux membres du gouvernement (Sic) ! Les sortants, eux, encore plus chanceux, auront droit à des primes de sortie en plus d’une retraite dorée. Pauvres de nous contribuables qui devons mettre la main à la poche pour payer ce train luxueux sans avoir rien avoir en retour !
Malheureusement, malgré les avancées sur le plan législatif voire même constitutionnel, nous sommes bien loin du respect de cet impératif de rendre des comptes qui constitue pourtant un pilier fondamental de la notion de démocratie.
La reddition des comptes, ce droit constitutionnel ô combien nécessaire, est resté lettre morte depuis son adoption dans la Constitution en 2011. Aucun gouvernement n’a osé appliquer comme il se doit ce principe de bonne gouvernance. Il faut dire aussi que c’est une arme à double tranchant dans la mesure où cela implique de mettre sous pression tous les responsables politiques de ce pays.
Ce qui est sûr : c’est que le gouvernement n’envoie aucun signal de réconfort ou d’assurance ni aucune réaction aux multiples cris de détresse de la population.
Aujourd’hui en sus des indicateurs économiques peu rassurants, le climat est délétère.
Cela dit, Mesdames et Messieurs les ministres et responsables doit-on vous rappeler que vous êtes nommés pour accomplir une mission noble, que vous êtes payés par le contribuable et que vaille que vaille vous êtes tenus de rendre des comptes. Et pitié, que celle ou celui qui sent qu’il n’a pas les épaules assez larges pour les responsabilités qui sont siennes, qu’il cède la voie et nous ne fasse pas perdre des années de développement.
Le jour où ces principes seront ancrés dans l’exercice politique, nous pourrons espérer un Maroc meilleur. Pour l’instant, on croise les doigts et on observe.