C’est en ces termes que Nasser Bourita s’est adressé aux participants à la Conférence ministérielle de Haut-Niveau sur les Pays à Revenu Intermédiaire, tout en insistant sur une action commune pour repositionner ce groupe de pays en une plateforme opérationnelle qui pèse dans la gouvernance économique mondiale.
Les travaux du Segment ministériel de la Conférence de Haut Niveau sur les pays à revenu intermédiaire se sont ouverts, mardi à Rabat, avec la participation de 32 pays et 23 Agences de développement des Nations Unies et autres institutions internationales et régionales.
A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a soutenu que les pays à revenu intermédiaire est un véritable baromètre de l’état du développement durable dans le monde et
Ils le sont par leur place poids dans l’économie mondial atout et dynamisme démographique, par leur diversité, poursuite le ministre faisant l’analogie entre PRI et une classe moyenne de la société internationale qui porte de le développement et la croissance.
Tout en ajoutant qu’ils sont un levier systémique de la stabilité régionale et internationale et ce fait la bonne santé des économies des Pays à Revenu Intermédiaire est bénéfique pour l’ordre économique mondial et même pour l’Ordre mondial tout court.
Pour autant, les PRI sont confrontés à des défis similaires notamment la stagflation continue, le fardeau de la dette qui ne cesse de croître et l’accès au financement international, qui devient de plus en plus difficile, entravant la marche vers les objectifs de développement durable.
De ce fait, les écarts dans la coopération pour le développement se sont accentués, au moment même où les Pays à Revenu Intermédiaire ont, plus que jamais, besoin d’une attention particulière, faisant observer qu’une coopération soutenue est nécessaire pour renforcer l’investissement dans le développement durable et préserver la dynamique de développement qu’ils ont pu instaurer.
Dans ce sens, il a insisté sur l’importance d’une action commune pour repositionner ce groupe de pays en une plateforme opérationnelle qui pèse dans la gouvernance économique mondiale.
D’autant plus qu’il s’agit bien d’un groupement à part entière fort en nombre (108 pays, avec 75% de la population du monde), environ 30% du PIB mondial et une forte diversité géographique, économique, sociologique et culturelle; avec des niveaux de développement cohérents et homogènes, où ce qui rassemble est bien plus substantiel que ce qui différencie.
Il a rappelé par ailleurs que le Maroc, sous la Vision éclairée de SM le Roi a toujours placé la coopération économique et technique avec ses partenaires, en tant que priorité fondamentale de sa politique extérieure. En témoigne les nombreux partenariats stratégiques développés notamment avec les pays africains frères établis selon une démarche globale, intégrée et inclusive.
Sortir piège du revenu intermédiaire
Nasser Bourita a soutenu que les Pays à Revenu Intermédiaire doivent avoir l’ambition de sortir du “piège à revenu intermédiaire”.
D’ailleurs, la Conférence de Haut Niveau sur les pays à revenu intermédiaire s’avère capitale dans ce sens où elle doit marquer une rupture, fait remarquer le ministre tout en rappelant que c’est pour cela, aussi, que le Maroc a souhaité briguer la présidence du Groupe des amis des Pays à Revenu Intermédiaire afin de contribuer à donner un nouvel élan à l’action de ce groupement.
À cet égard, il a exprimé la conviction que l’action des pays à revenu intermédiaire devrait cibler trois priorités fondamentales à savoir : repositionner le groupe des Pays à Revenu Intermédiaire comme une plateforme opérationnelle qui pèse dans la gouvernance économique mondiale et repositionner la coopération internationale pour le développement.
Il s’agit aussi de repositionner la coopération et le partenariat au sein même du groupe des Pays à Revenu Intermédiaire, à travers des projets structurants et novateurs dans les domaines d’intérêt commun, a-t-il soutenu, notant que c’est à ce titre que le Maroc, agissant sous la Vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a toujours placé la coopération économique et technique avec ses partenaires, en tant que priorité fondamentale de sa politique extérieure.
L’un des points saillants de l’allocution de N. Bourita est d’inviter les PRI de poursuivre l’ambition de recapitaliser autour de leurs atouts, et à remobiliser autour de leurs défis et surtout être, chacun dans sa région, des acteurs du développement régional, et tous ensembles, des vecteurs du développement interrégional et international.
Placée sous le thème “Solutions aux défis du développement des pays à revenu intermédiaire dans un monde en mutation”, cette Conférence ministérielle de Haut Niveau s’inscrit dans le cadre de la présidence du Royaume du Maroc du Groupe des Amis des pays à revenu intermédiaire dans le cadre des Nations Unies, qu’il assure depuis 2023, et dans la continuité de son plaidoyer en faveur des intérêts des pays en développement, sous la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en faveur d’un multilatéralisme agissant et solidaire.
Organisée à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, conjointement avec la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique et le Programme des Nations Unies pour le Développement, cette Conférence a entamé ses travaux, lundi, par la réunion des experts autour des thèmes clés pour les pays à revenu intermédiaire, tels que la Coopération Sud-Sud et triangulaire, le financement du climat, les sources de financement innovantes et le piège du revenu intermédiaire.