Les politiques de la Fed et les prix du pétrole jouent un rôle important dans les conditions de liquidité du secteur bancaire dans les pays du Golfe.
Dans les pays du CCG, l’accès au financement demeure l’une des questions clés pour les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME). Dans une étude publiée récemment par Coface, il ressort que malgré l’amélioration des performances économiques au sein des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), les conditions monétaires et financières restent plus strictes qu’avant 2016. En cause, depuis la normalisation de la politique de la Fed annoncée en 2013, les banques centrales du CCG ont relevé leurs taux directeurs conformément à sa stratégie de sortie.
« Ces conditions de crédit bancaire difficiles ont forcé les entreprises à rechercher des sources de financement alternatives au cours des dernières années, comme l’émission d’obligations et de certificats d’investissement sukuk, le financement commercial et les introductions en bourse » font savoir les analystes de Coface. Mais malgré leur croissance rapide, ces différentes sources de financement ne représentent pas plus de 5 % environ du crédit bancaire habituel.
Aujourd’hui, les entreprises du CCG sont en attente de la politique monétaire expansionniste aux Etats-Unis, qui devrait les aider.
Resserrement de l’octroi de crédit
Etant le principal baromètre des pays du CCG, le prix du pétrole se veut déterminant dans les décisions stratégiques des banques centrales. Le prix retenu par Coface est de 65 dollars le baril.
Dans ce sillage, et compte tenu de la hausse des prix du pétrole et de l’amélioration de la croissance, les prêts au secteur privé dans l’ensemble de la région du CCG devraient augmenter de seulement 5 % en 2019, un taux nettement inférieur à la moyenne de 9 % enregistrée entre 2013 et 2015. L’enquête de l’Institut de Finance Internationale (IFI) sur les conditions de crédit bancaire fait état d’une faible croissance des prêts au cours des prochains trimestres : les banques ont continué de resserrer les conditions du crédit dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord au premier trimestre de 2019.
Les données relatives à la masse monétaire dans le CCG font apparaître la même dynamique : une croissance positive mais faible. Une chose est sûre : les politiques de la Fed et les prix du pétrole jouent un rôle important dans les conditions de liquidité du secteur bancaire du CCG. A ce titre, il est à rappeler que les pays du CCG (à l’exception du Koweït) suivent un régime de taux de change fixe, rattachant leur monnaie au dollar américain.
Pour l’avenir, la nouvelle orientation de la politique monétaire américaine (sur fond de ralentissement de la croissance économique aux États-Unis) devrait soutenir la croissance du crédit dans les pays du CCG.
La croissance graduelle et modérée des prêts et le resserrement des conditions de liquidité par rapport à la période antérieure à 2015 ont accru l’importance des autres sources de financement pour les entreprises. L’émission d’obligations et de certificats sukuk fait partie de ce financement alternatif.
Le marché de la dette obligataire du CCG est confronté à certains défis. La poursuite des projets d’infrastructure et de construction demeure vitale, car ils constituent un pilier important de la diversification économique et soutiennent les besoins de financement des projets, au même titre que l’ouverture croissante des marchés aux investisseurs internationaux ou encore la connaissance croissante de ces instruments financiers.