Ecrit par Imane Bouhrara |
Le Roi a appelé le gouvernement à préparer une nouvelle génération de grands plans sectoriels sensés épauler le nouveau modèle de développement. Deux ans plus tard, le bilan est plus que mitigé.
En effet ce discours est intervenu juste avant que la majorité des plans sectoriels ne parvienne à échéance en 2020 pour que chaque département assure la continuité en donnant suite à tous les projets et actions déjà réalisés ou en cours et en capitalisant sur les acquis.
Malheureusement, il n’en est rien ! Certes le Covid-19 a chamboulé les priorités mais parer au conjoncturel ne signifie pas omettre le pilotage structurel des secteurs clés de l’économie marocaine.
D’ailleurs la pandémie n’a pas empêché le département de l’Industrie de réfléchir à la fois au Plan de relance industrielle 2021-2023 et au Pacte Maroc 2021-2025. Et sans perdre de vu les l’économie verte et numérique.
Idem pour le secteur de l’agriculture vital pour notre économie avec le plan stratégique Génération Green 2020-2030 dont la cérémonie de lancement a été présidée par le Souverain en février 2020.
La pandémie a motivé la généralisation de la protection sociale d’ici 2025, l’un des principaux chantiers nés en pleine pandémie.
Si l’on exclut quelques rares secteurs avec des stratégies à 2030, notamment la stratégie énergétique, beaucoup de secteurs aussi bien économiques que sociaux, naviguent à vue.
Le cas du tourisme dont « la Vision 2020 » s’est soldée par un résultat mitigé par rapport aux objectifs fixés et moyens déployés.
À quelques semaines de la saison estivale ou la haute saison pour ce secteur, les opérateurs n’ont aucune visibilité sur les actions de relance d’un secteur pourtant stratégique et pourvoyeur en devises. Ils restent suspendus aux décisions du CVE en matière d’octroi d’indemnités forfaitaires pour maintenir les emplois mais pour la suite, c’est le blackout.
Pourtant le Covid-19 ne peut pas tout expliquer puisque les destinations concurrence, à l’exception peut-être de la Tunisie durement frappée par la troisième vague du Covid-19, ont aiguisé leurs armes pour rafler tout ce qu’il y a à prendre.
Pour d’autres secteurs, tout le travail a consisté à des prises de décision ou des actions indépendantes et circonscrites dans le temps en dehors de toute stratégie globale.
Devant cet état de fait, c’est tout le bilan de l’exécutif qui s’en trouve amenuisé faut d’innovation ou de formulation de stratégies convergentes vers des objectifs précis à l’échelle du pays. Et sauf annonces prochaines, il est difficile d’inverser la tendance en année électorale.
Pis, en l’absence d’une feuille de route bien établie, globale et homogène, le prochain gouvernement se retrouvera avec une patate chaude sur les mains. Surtout si d’ici là les grandes orientations du nouveau modèle de développement ne sont pas encore dévoilées.