Ecrit par Lamiae Boumahrou |
La hausse des prix à l’international du PVC a énormément bénéficié à la SNEP dont le cours à la Bourse de Casablanca a enregistré une forte hausse. Cette hausse conjuguée au maintien des droits antidumping appliqués aux importations de PVC originaires des Etats-Unis d’Amérique jusqu’à fin 2023 et au plan d’investissement, ouvre de nouvelles perspectives de croissance à la SNEP.
La tension mondiale autour des matières premières notamment des matériaux de construction, due à la baisse des productions industrielles mais aussi aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, a obligé les opérateurs de la construction au Maroc à recourir à la production nationale.
C’est le cas du PVC qui figure sur la liste des matériaux de construction ayant connu ces derniers mois une hausse alarmante du cours à l’échelle mondiale. Une forte hausse comprise entre 30% et 50% qui inquiète de plus en plus les opérateurs aussi bien concernant les prix que les problèmes liés aux retards de chantiers. Le cours du PVC sur la marché mondial a affiché un trend haussier avec une variation, pour donner un ordre de grandeur, de +9,52% le 10 septembre 2021, +13,04% le 17 septembre 2021 et +7,69% le 24 septembre 2021.
L’alerte d’une pénurie mondiale du PVC, ainsi que d’autres produits tels que le bois, l’aluminium et l’acier, a été lancée il y a quelques mois.
L’autre face de la hausse du PVC
Il faut reconnaitre que cette pénurie n’est pas aussi dramatique notamment pour certains notamment les producteurs locaux. Et comme dit l’adage « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». C’est le cas de la SNEP qui a vu son carnet de commandes se garnir profitant ainsi de la hausse de cette matière sur le marché international.
Preuve en est la hausse du cours de la SNEP à la Bourse de Casablanca. L’entreprise figure dans le top 5 des plus fortes variations ce 24 septembre en étant à la 4ème place avec une hausse de 3,62%. L’action est donc passée de 690 DH le 17 septembre à 745 DH ce 24 septembre.
« Aujourd’hui, les opérateurs préfèrent acheter localement même s’ils vont payer plus cher plutôt qu’importer le PVC et prendre le risque de retard de livraison sans compter le coût exorbitant fret maritime », nous a expliqué David Toledano, président de la Fédération Marocaine des Matériaux de construction.
En effet, le coût du transport maritime a connu une hausse vertigineuse mettant sous pression tous les échanges commerciaux et impactant considérablement les prix des importations. Donc si les opérateurs peuvent s’approvisionner localement et éviter tous les risques associés à cette conjoncture mondiale, pourquoi pas.
Cela permettra sans doute d’encourager la production nationale, de réduire le recours aux importations et par conséquent alléger un tant soit peu le déficit de la balance commerciale.
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La question est de savoir si la SNEP sera en mesure de répondre à la forte demande intérieure qui risque d’augmenter en cas de persistance de la conjoncture mondiale du PVC.
Ce qui est sûr c’est que la capacité annuelle de production du PVC est de 70K tonnes. Sans oublier que l’entreprise compte augmenter sa capacité de production de PVC pour atteindre 90 KT par an et ce à travers son programme d’investissement totalisant 281,6 MDH.
La SNEP avait également annoncé le lancement des travaux d’ingénierie relatifs à l’extension de la capacité de production annuelle de PVC pour la porter à 120 KT vers fin 2021.
Cette conjoncture associée au maintien des droits antidumping appliqués aux importations de PVC originaires des Etats-Unis d’Amérique jusqu’à fin 2023 ouvre selon toute vraisemblance de nouvelles perspectives de croissance à la SNEP.
1 comment
Bravo pour cet article qui a éclairé ce problématique de PVC. Il savoir aussi l impacte de hausses des prix sur le retard des chantiiers et les instlateurs de conduites en PVC Eau potable et assainissement
Merci