Dans un contexte difficile marqué par une croissance économique nationale de 3%, la rentabilité du secteur s’est dégradée à fin 2018. En ce qui concerne les primes émises, les compagnies d’assurance ont pu dégager des résultats en hausse comme en atteste le rapport sur la stabilité financière, au titre de l’année 2018, publié par BAM. Le secteur des assurances au Maroc a connu une hausse de 6,3% des primes émises à 41,4 Mds de DH. L’intégration des acceptations des réassureurs se traduit par une augmentation de 6% du chiffres d’affaires à 43,1 Mds de DH.
Indicateur important, le taux de pénétration de l’assurance oscille autour de 3,74% (vs 3,66% en 2017). Un taux certes jugé trop faible par rapport aux pays développés, mais il place tout de même le Maroc en tête du monde arabe.

Source : ACAPS
Il ressort également des chiffres publiés dans le même rapport que les taux de croissance annuel moyen entre 2008 et 2018, toutes branches confondues, s’établit à 7,6%. Une progression qui cache plusieurs disparités.
La tendance haussière est d’autant plus confirmée en assurance vie et capitalisation (10,7%) qu’en assurance non vie (5,8%). En termes de répartition, la structure du chiffre d’affaires n’a pas connu de changement important. Autrement dit, les assurances vie et capitalisation, l’assurance automobile, les assurances accidents corporels et maladie-maternité et les assurances accidents du travail et maladies professionnelles représentent, à elles seules, 86,2% du total des primes émises.

Source : ACAPS
Dans la branche non-vie, l’assurance automobile, de par son caractère obligatoire, se taille la part léonine avec un pourcentage de 48,1%. Les assurances accidents corporels et maladie-maternité viennent en seconde position avec 14,7%, suivies des assurances accidents du travail et maladies professionnelles (9,7%).
La concentration du secteur des assurances en branche non vie, maintient un niveau moyen de 0,11 depuis 2016. Celle relative à la branche vie demeure élevée et se situe à 0,18.
Dans la branche non vie, les niveaux de concentration entre les différentes catégories d’opérations sont disparates. Le niveau de concentration est faible pour les catégories : automobile, Responsabilité Civile générale, accidents du travail et maladies professionnelles et l’incendie et éléments naturels. Les assurances : risques techniques et assistance-crédit-caution, s’avèrent, toutefois, concentrées.
Une rentabilité en baisse
Par ailleurs, l’analyse par le régulateur des catégories d’assurance a mis en évidence la persistance de risques pour certaines opérations.
Dans ce sillage, le régulateur ACAPS envisage d’instaurer une nouvelle provision pour risque tarifaire qui sera constituée lorsqu’il est constaté que le ratio combiné d’une catégorie d’opération d’assurance dépasse 100% sur les trois dernières années. Cette provision va s’ajouter à l’arsenal des provisions techniques réglementaires, afin de renforcer la résilience et la solidité des opérateurs et rétablir les équilibres techniques des assurances à sinistralité chronique. Un projet de circulaire dans ce sens est en cours d’élaboration et de discussion avec le secteur.
En dépit de l’amélioration du chiffre d’affaires, la rentabilité du secteur s’est dégradée de 9,5% s’établissant à 3,5 Mds de DH (vs 3,8 Mds de DH en 2017). Et pour cause :
- Une forte baisse de la marge d’exploitation, devenue négative et nettement impactée par la baisse de celle des opérations non vie (-71,1 %), suite à la dépréciation des marges des assurances automobile (-60,5%), incendie et éléments naturels (-94,8%), risques techniques (-362,3%) et transport (-57,0%) ;
- Une baisse de 3,2% du solde financier qui n’a pas pu améliorer la situation de la marge d’exploitation ;
- Un solde de réassurance toujours en faveur des réassureurs, en dépit de son amélioration de 52,4% durant cette année. Cette amélioration est due au paiement par les réassureurs de 3 sinistres majeurs enregistrés cette année.
Le résultat technique net s’est établi à 4,0 milliards de dirhams contre 4,9 milliards en 2017, soit un retrait de 17,4%.
Le résultat non technique s’est, par contre, amélioré pour atteindre un montant de 281,1 millions de dirhams cette année.