Ecrit par L. Boumahrou |
Plusieurs alertes ont mis en garde contre une montée alarmante des fausses déclarations des poids des conteneurs à l’export pleins. Le risque de l’échouage des navires en partance du Maroc n’est pas écarté et n’est pas sans conséquence sur l’image du secteur maritime marocain.
Les fausses déclarations poids des conteneurs à l’export continuent de gangrener le transport maritime marocain. Les transporteurs se heurtent toujours au problème des conteneurs pleins à l’export. Et pourtant, la réglementation mondiale de l’OMI (Organisation maritime internationale) réglemente cette pratique en adoptant en 2016 l’amendement SOLAS qui donne obligation aux exportateurs de déclarer le poids réel du conteneur.
Une réglementation pour mettre fin aux sinistres graves des fausses déclarations qui étaient monnaie courante. En effet, beaucoup de bateaux ont coulé à cause des fausses déclarations.
Le Maroc, à l’instar d’autres pays, a été signataire de cet amendement SOLAS (Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer) et a commencé donc à exiger aux exportateurs de fournir la déclaration de pesage des conteneurs.
Malheureusement, ces derniers temps il a été constaté des écarts importants dans les déclarations de poids soit par l’exportateur, par son transitaire ou par son transporteur routier.
Des commandants de bateaux et des terminaux portuaires ont émis des alertes sur les fausses déclarations de ponts. Face à une montée inquiétante et dangereuse de ce fléau, l’Association Professionnelle des Agents Maritimes, Consignataires de Navires et Courtiers d’Affrètement du Maroc (Apram) a saisi le directeur Régional du Port de Casablanca (ANP) pour attirer son attention sur cette fraude relative au poids des conteneurs à l’export (VGM).
L’Apram a, dans sa correspondance, souligné les écarts importants de poids des conteneurs constatés par les entreprises membres de l’Apram, depuis que la direction régionale du port de Casablanca a instauré, de façon unilatérale, une procédure déclarative, du poids des conteneurs à l’export au lieu du poids du certificat de pesage établi par un pont-bascule agréé.
Contacté par nos soins le président de l’APRAM, Abdelaziz Mentrach, nous a affirmés que cette pratique risque de causer des sinistres graves jusqu’à l’échouage des bateaux en partance du Maroc.
« Nous avons sensibilisé les autorités portuaires sur les fausses déclarations qui peuvent avoir des conséquences très graves », a-t-il précisé.
D’après l’APRAM cette situation représente de graves répercussions sur la sécurité de la manutention portuaire, mais également sur la stabilité des bateaux qui chargent au port de Casablanca.
Actuellement, le chargement du navire se fait sur la base de déclarations fausses. Ce qui pose un grand problème de sécurité des navires, pouvant aller jusqu’à l’échouage.
L’APRAM met en garde contre la survenue d’un tel incident qui ternirait l’image du port de Casablanca et du pays et ne manquerait pas d’avoir des répercussions très graves sur le shipping dans le pays.
Face à cette situation, l’Apram a sollicité l’ANP, pour diligenter rapidement une solution, afin d’éviter que le port de Casablanca ne soit au cœur d’une catastrophe maritime provoquée par les fausses déclarations du poids des conteneurs à l’export.
L’APRAM appelle ainsi à la sensibilisation des exportateurs sur les risques des fausses déclarations mais également sur les conséquences sur l’exportateur. Il est également question de renforcer les contrôles au niveau des ports pour dissuader les fraudeurs et faire appliquer la réglementation en vigueur.
Une réglementation qui prévoit des sanctions en cas de non-respect de l’amendement SOLAS que les exportateurs ne devraient pourtant pas négliger.