Malgré la progression des réalisations commerciales agrégées des sociétés cotées, la masse bénéficiaire agrégée s’est dégradée de 2,5% à 14,6 Milliards de DH, en raison principalement de l’impact négatif de l’astreinte de Maroc Telecom. L’analyse de ces performances avec Valoris Securities dans son Récapitulatif des résultats semestriels.
Les chiffres
A fin Juin 2022, les réalisations commerciales agrégées des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca dégagent une progression de 15,9% à 145,2 Milliards de DH. Pourtant, la masse bénéficiaire de la cote casablancaise s’est dégradée de 2,5% à 14,6 Milliards de DH, ramenant la marge nette du marché à 10,1%, en baisse de 1,9 pt par rapport à un an auparavant.
En effet, le résultat net agrégé de la cote a été significativement impacté par l’astreinte de Maroc Telecom de 2,45 Milliards de DH. Retraité de cet élément, le résultat net agrégé aurait bénéficié d’une hausse de 13,9% à 17 Milliards de DH, mais qui n’aurait toutefois pas évité une dégradation de la marge nette de 0,3 pt à 11,7%.
Du côté des réalisations opérationnelles, l’EBITDA agrégé des sociétés ayant publié leurs comptes s’est amélioré de 6,8% à 43,3 Milliards de DH, tandis que l’EBIT agrégé s’est apprécié de 3,4% à 28,1 Milliards de DH durant la même période. Ainsi, la marge d’EBITDA calculée est de 29,9%, en baisse de 2,6 pts, tandis que la marge opérationnelle du marché s’est dégradée de 2,3 pts à 19,4%.
L’analyse
En dépit de la forte appréciation du chiffre d’affaires des sociétés cotées, ces dernières n’ont pas pu amortir globalement l’impact de l’inflation galopante sur leur taux de marge. Retraité de l’astreinte de Maroc Telecom, le taux de marge nette agrégé a perdu près de 0,3 pt à 11,7%.
Dans son analyse, Valoris Securities souligne qu’en effet, dans un contexte inflationniste très particulier, les sociétés cotées se sont vues contraint de réagir face à un dilemme : Répliquer la hausse des charges sur les ventes, au risque de réduire le niveau des ventes en volume, ou réduire le taux de marge afin de préserver la reprise fragile des ventes post-covid19.
« Nous remarquons toutefois que les sociétés industrielles semblent tirer leur épingle du jeu mieux que les sociétés de services & IT, tandis que la rentabilité du secteur financier a été essentiellement sanctionnée par la contre-performance de SANLAM. Toutefois, malgré la conjoncture actuelle, nous notons que certaines entreprises ont pu bénéficier d’une amélioration de leur taux de marge opérationnelle, dépassant même leurs niveaux au S1- 2019 (avant crise) », souligne le récapitulatif des résultats semestriels.
Cet ensemble de valeurs pourrait être réparti en deux principales catégories selon Valoris Securities :
• Un premier groupe composé de valeurs ayant bénéficié de la conjoncture actuelle de par une croissance de leur prix de vente nettement supérieur à leur coût, sans incidence sur leur volume d’affaires ;
• Un deuxième groupe composé des valeurs ayant traversé plusieurs exercices difficiles bien avant la crise du COVID-19, qui ont confirmé le redressement de leurs activités malgré le poids de la conjoncture actuelle ;
A la lumière de ces éléments, un retour à l’achat sur le marché actions durant le T4-2022, devrait très probablement bénéficier à plusieurs valeurs appartenant à la « première catégorie », tandis que la « deuxième
catégorie » devrait attirer des investisseurs faisant le pari de l’accélération du redressement des réalisations financières de ces sociétés durant les prochains semestres, conclut la même source.