Ecrit par Imane Bouhrara |
Ce 1er novembre s’ouvre la 31ème session du Sommet de la Ligue arabe en Algérie. Un rendez-vous qui revêt une importance cruciale dans la conjoncture actuelle où le monde se « recompose » après le covid-19 et la crise ukrainienne, puisque c’est la première fois qu’il se tient depuis trois ans.
Ce sommet arabe qui a fait couler beaucoup d’encre avant même sa tenue, s’annonce un échec cuisant pour le pays hôte puisqu’il se tient sans la présence de la majorité écrasante des leaders de la région. Cela pousse-t-il les dirigeants de l’Algérie à une auto-critique ? Non, bien évidemment.
La raison tacite à l’attitude des chefs d’Etats est l’alignement d’Alger sur l’axe de Téhéran, l’Iran ayant une main, à coup de milices dans tous les foyers de tensions aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique du Nord, cherchant à torpiller l’intégrité territoriale et la stabilité des pays de la région. Une ingérence que tous les pays condamnent. Sans oublier que dans les coulisses, l’Algérie a cherché à réintégrer la Syrie à la Ligue arabe dont elle est expulsée depuis 2011.
L’ironie veut que sommet soit placé sous le signe du rassemblement (sic), avec un pays hôte qui a mobilisé toutes ses ressources à attaquer la souveraineté d’un pays voisin.
Ça en devient même kafkaïen. L’Algérie qui a rompu de manière unilatérale ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 et fermé son espace aérien au Maroc un mois plus tard, a été acculée à remettre en main propre une invitation au Chef d’Etat marocain. Le Roi Mohammed VI qui a de tout temps appelé à la sagesse, à la raison, à la fraternité et à l’unité, malgré les hostilités et les maladresses du voisin de l’Est.
A contre cœur et forcée l’Algérie dont le but ultime est d’isoler le Maroc sur la scène régionale et mondiale, à l’heure même que le Royaume multiplie les succès diplomatiques à tous les niveaux, devait se plier au règlement de la Ligue arabe et inviter le Maroc qui est l’un des 22 membres.
Mais c’est sans compter les enfantillages, dès la réunion préparatoire des ministres des affaires étrangères, puisqu’on a tous vu l’accueil réservé à la délégation marocaine dirigée par le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Ce qui dénote de la méconnaissance avérée de l’Algérie des règles et us de la diplomatie à observer lors des grands événements du genre… et des règles de bienséance et d’hospitalité tout court.
Les provocations ne vont pas cesser pour autant, avec la présentation de la carte tronquée du Maroc par un média officiel algérien qui a usurpé le statut de partenaire du Sommet avant le rappel à l’ordre de la Ligue arabe. Le média et la présidence du sommet s’en excusent… ben voyons !
Idem pour le traitement indigne et scandaleux réservé à la délégation de journalistes marocains pour couvrir les travaux du sommet, largement condamné par ailleurs.
D’ailleurs la machine de propagande algérienne entièrement mobilisée contre le Maroc et experte dans la désinformation va diffuser une fakenews sur le départ précipité de Bourita de la réunion préparatoire.
Sans oublier la campagne menée contre le Maroc et ses symboles sur les réseaux sociaux… autant de choses déplorables et condamnables qui ne siéent pas à un Etat.
Le message est bien clair : au lieu de l’apaisement, les dirigeants de l’Algérie optent pour l’escalade et persévèrent dans l’erreur pour distraire ses citoyens des déboires de sa politique interne.
Le Maroc est présent à ce sommet pas pour autre chose, si ce n’est qu’il n’est pas adepte de la politique de la chaise vide… parce que quand le « Lion » n’est pas là, les souris dansent.
Le Roi Mohammed VI qui ne sera pas présent à ce sommet a donné ses instructions à la délégation marocaine présidée par Nasser Bourita pour travailler de « manière constructive ».
Quelles que soient les résolutions à l’issue de sommet, qui fort heureusement émanent de votes et consensus, je retiendrai de ce sommet que si l’Algérie a réussi en une chose, c’est celle de rater son rendez-vous avec l’histoire et se poussant elle-même dans ses derniers retranchements.