Ecrit par L. Boumahrou |
Malgré la flambée des prix des hydrocarbures, le gouvernement dit niet au plafonnement des prix et à la réouverture de la Samir. Les propos de Nadia Fettah ont attisé la grogne des députés de l’opposition ainsi que du Front national de la sauvegarde de la Samir.
La question des hydrocarbures et la réouverture de la Samir resurgit au Parlement. La raison : cette flambée des prix qui ne cesse d’augmenter, frôlant les 17 DH pour l’essence et les 15 DH pour le gasoil.
S’il est vrai que le Maroc, à l’instar des pays non producteurs, subit de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine, il n’en reste pas moins que l’Etat a une part de responsabilité notamment dans la gestion de cette hausse qui asphyxie de plus en plus le pouvoir d’achat des Marocains.
Le gouvernement, qui depuis le déclenchement de cette hausse refuse d’ouvrir le dossier des hydrocarbures ou même envisager d’étudier la possibilité de plafonner les prix à la pompe, continue de défendre ses choix dans la gestion de cette crise. Référence faite à la très contestée subvention directe accordée aux transporteurs afin d’atténuer les effets de la hausse des tarifs des transports sur le pouvoir d’achat des Marocains. Une subvention que même les transporteurs contestent pour son inefficacité.
Interpellée par les députés de l’opposition, la ministre de l’Economie et des Finances Nadia Fettah a fini par lâcher que le gouvernement ne va pas subventionner les hydrocarbures. « Nous n’allons pas subventionner les hydrocarbures parce que nous n’avons pas les moyens de le faire », a reconnu la ministre.
Mais pas que. N. Fettah a également écarté la possibilité d’une réduction de TVA sur les hydrocarbures en précisant que « nous ne savons pas combien va durer cette crise et par conséquent, nous ne pouvons pas mettre en péril l’avenir des générations futures ».
La ministre a toutefois évité de répondre aux questions relatives aux marges des pétroliers ou encore à la possibilité de recourir à l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence qui autorise le gouvernement à plafonner les prix pour une durée limitée.
Concernant la Samir, un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, N. Fettah a estimé que la raffinerie ne va pas résoudre la crise actuelle et rappelé que le dossier est toujours entre les mains de la justice.
Une fois de plus le gouvernement affiche ses intentions de désengagement de la raffinerie malgré les voix qui ne se cessent de se lever appelant à la réouverture de la Samir. L’intervention de la ministre au Parlement a une fois de plus fait réagir le Front national de sauvetage de la Samir qui s’est fendu d’un communiqué où il dénonce la position du gouvernement.
« Le gouvernement doit préserver le pouvoir d’achat des Marocains notamment face à la hausse alarmante du prix des carburants en revenant à la régulation des prix sur la base d’une nouvelle structure des prix qui garantit des bénéfices justes et légitimes aux acteurs du secteur avec une réduction de la valeur des taxes imposées et l’adoption d’une taxe exceptionnelle pour récupérer les bénéfices scandaleux accumulés depuis la décision de libéralisation des prix en décembre 2015 », lit-on dans le ledit communiqué.
Concernant le rôle de la Samir dans la gestion de la crise, le Front précise que contrairement aux propos de la ministre, la conjoncture internationale est plus que jamais propice à la réouverture de la Samir surtout que les marges de raffinage ont augmenté et que l’offre mondiale de matières brutes (gasoil et essence) a baissé.
Encore faut-il que le gouvernement affiche une réelle volonté de trouver une solution à cette crise.