Ecrit par L. Boumahrou |
Certes le secteur industriel marocain a fait des pas de géants ces dernières années, toutefois le manque de synergie entre les différentes activités industrielles ralentit l’accélération industrielle dont rêve le Maroc. Bien que les fédérations soient conscientes de cet impératif, sa mise en œuvre sur le terrain n’est pas encore effective. Précisions avec Karim Cheikh, le président du Gimas.
Le secteur industriel marocain a fait des pas de géants qui lui valent une reconnaissance à l’échelle internationale. L’émergence d’écosystèmes industriels dans les différentes filières industrielles a fait du Maroc une destination convoitée des investisseurs étrangers.
Mais tout n’est pas aussi beau. Car pour être compétitif, il faut une réelle synergie entre les différentes composantes de l’industrie. Cette synergie entre les différentes industries est l’un des facteurs de la compétitivité. Comme dit l’adage « l’union fait la force ».
La compétitivité d’un secteur est in fine la somme de celles de tous les écosystèmes réunis puisque les différentes composantes de l’industrie sont transverses. Un impératif sur lequel s’accordent les différentes fédérations industrielles qui ont pris part à la 12ème édition du SISTEP.
Car bien que chaque secteur ait ses propres spécificités, les défis à surmonter sont quasiment les mêmes pour ne citer que la décarbonation, la modernisation industrielle, l’industrie 4.0, le renforcement de la compétitivité industrielle…
« On se doit d’assurer une transversalité entre les différents secteurs dans les deux sens. Je pense que nous aurons à ce moment des points à marquer dans le développement du ‘local To local’ et pour la compétitivité de l’industrie », a déclaré Karim Cheikh, le président de GIMAS lors de la 12éme édition du SISTEP.
En d’autres termes, il est impératif d’institutionnaliser la transversalité des différentes chaînes de production industrielle marocaine.
Certes il y a le groupe Maroc industrie (CGEM) qui constitue une base de réflexion et de développement qui œuvre à mettre en place cette réflexion de synergie entre les différentes fédérations industrielles, mais il va falloir plus que ça.
« Il faut faire mûrir une réflexion où toutes les fédérations peuvent réfléchir sur une Charte industrielle nationale qui permettrait d’intégrer davantage toutes les industries. On pourrait donc imaginer un consortium de toutes les Fédérations pour une meilleure intégration, une meilleure substitution des produits made in morocco pour avoir une meilleure force de frappe à l’export », a précisé Najib Charai, 1er Vice-président de la Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Électromécaniques (FIMME).
Il ressort des différents acteurs du secteur que la consolidation et la conjugaison des efforts des différentes activités industrielles ne sont plus un choix mais un impératif.
Mais encore faut-il mettre en œuvre cette volonté sur le terrain. A ce propos, Karim Cheikh a tenu à préciser que pour cela, il faut que les acteurs arrivent à décloisonner les mindsets. « Malheureusement l’état d’esprit du travail ensemble n’est pas encore présent. Il est donc impératif que chaque fédération s’ouvre sur les autres activités industrielles afin de trouver des points de convergence sur lesquels nous pourrons travailler tous ensemble » , a-t-il souligné
C’est une condition sine qua non pour augmenter l’intégration locale industrielle. L’exemple de l’aéronautique, dont le taux d’intégration est passée de 17% en 2014 à environ 40% aujourd’hui grâce à la découverte de gisements locaux, nous a affirmé Karim Cheikh.
C’est dire combien l’industrie marocaine aurait à gagner si les efforts des différentes activités industrielles pour relever les défis et surmonter les obstacles convergent.