Le mot d’ordre a été lancé il y a quelques instants. Saadeddine El Othmani, en sa qualité de Secrétaire général du Parti Justice et Développement a appelé à la tenue d’une réunion exceptionnelle du secrétariat général du Parti pour discuter de « la participation de Lahcen Daoudi à un sit-in ouvrier hier ».
Référence faite à l’action inédite, singulière et irréfléchie également du ministre en charge des Affaires générales qui a pris part à une manifestation des ouvriers de Centrale Danone, hier 5 juin, devant le Parlement. Dans un élan de «ferveur», Lahcen Daoudi va même souffler quelques slogans aux manifestations, provocant au passage un tollé général et un déchaînement sans précédent des Marocains sur les réseaux sociaux qui a tout entraîné sur son passage. La classe économique et politique du pays a reçu une véritable volée de bois vert
Un acte que l’on peut qualifier d’un suicide politique en direct vu la conjoncture actuelle, qui met aussi bien à mal le PJD que l’Exécutif qui essuient des critiques de plus en plus rudes et qui font face à une tension sociale sans précédent. Un acte également gratuit car Lahcen Daoudi n’a à aucun moment été dans le collimateur du boycott qui a démarré en avril, choisissant délibérément à devenir la chair à canon !
Le temps de tenir sa réunion et y voir plus clair, le SG du PJD a donné ses directives pour qu’aucun membre du parti ne donne aucune déclaration ni fasse le moindre commentaire par quelque moyen qui soit. C’est dire qu’on a enfin compris la gravité de la situation à laquelle la sortie irréfléchie de Lahcen Daoudi n’arrange rien !
Aujourd’hui, face à la communication de crise foireuse des différents acteurs, de plus en plus de Marocains adhèrent au boycott qui, il ne faut plus se voiler la face, prend un cachet de plus en plus politique. Saadeddine El Othmani est aujourd’hui devant un choix cornélien !