Le taux global de vaccination contre la COVID-19 en Afrique reste inférieur à 10 %. Pour atteindre un taux de couverture de 70%, 1,730 milliard de doses auraient été nécessaires selon la DG du FMI. Sauf qu’en 2021, l’Afrique n’avait que 515 millions de doses.
Il s’agit donc d’un écart de l’ordre de 1.215 millions de doses pour l’Afrique. Pour la DG du FMI, il est essentiel que la région dispose des moyens et des fonds nécessaires pour renforcer ses capacités de production et de fabrication de vaccins, d’autant que le taux global de vaccination contre la COVID-19 sur le continent reste inférieur à 10 %.
Alors que l’Afrique connaît une quatrième vague d’infections, l’apparition du variant omicron rappelle encore une fois que la capacité de la région à s’équiper pour lutter contre la pandémie et répondre aux besoins futurs en matière de soins de santé a des incidences mondiales, estime-t-elle.
La priorité absolue doit être de garantir la prévisibilité des livraisons de vaccins, notamment par le biais du mécanisme COVAX et du Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT). Il faudra aussi prévoir des fonds pour faire en sorte que les systèmes de santé africains puissent vacciner rapidement la population locale dès la livraison des vaccins, notamment en organisant des campagnes de sensibilisation visant à rappeler l’importance des vaccins, et à réduire la désinformation et l’appréhension par rapport à la vaccination. Au-delà des doses, la région doit pouvoir accéder aux tests, aux traitements et aux équipements de protection.
L’année dernière, les services du FMI ont proposé un plan d’éradication de la pandémie, qui prévoyait de vacciner 40 % de la population de tous les pays d’ici à la fin de 2021 et 70 % d’ici à la mi-2022.
« Les progrès sont spectaculaires, mais il faut faire mieux. Il est alarmant de constater que la distribution de vaccins et d’autres moyens se poursuit à deux vitesses radicalement différentes. En Afrique, par exemple, seuls sept pays ont atteint l’objectif de 40 % en 2021 et, pour beaucoup, l’objectif de 70 % semble de plus en plus ambitieux », poursuit Kristalina Georgieva.
Dans ce contexte, il faudra que la communauté internationale renforce les liens de coopération et l’appui qu’elle apporte. Par exemple, le comblement du déficit de financement du dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT), qui s’élève à 23 milliards de dollars, serait un premier pas encourageant, car une part importante de cette initiative est orientée vers l’Afrique. Pour atteindre l’équité vaccinale, il ne suffit pas de livrer des vaccins ; il faut également aider davantage les pays de sorte que ces vaccins soient administrés à la population.
« Précisons bien que cet appui international ne relève pas de la charité. Il s’agit d’un bien public mondial ! Comme nous le savons tous désormais, personne n’est à l’abri tant que tout le monde ne l’est pas », soutient la DG du FMI.