Problème de gouvernance et de financement, manque en infrastructures et en équipements, pénurie des ressources humaines et répartition inégale à l’échelle nationale…, la liste est longue et les moyens dont dispose le ministère de la Santé sont très faibles. Le Plan santé 2025 réussira-t-il à guérir les moult maux dont soufre le système de santé marocain ?
Les maux du secteur de la santé au Maroc ne cessent d’augmenter. Problème de gouvernance et de financement, manque en infrastructures et en équipements, pénurie des ressources humaines et répartition inégale à l’échelle nationale…, la liste est longue et les moyens dont dispose le ministère sont très faibles. Pour répondre aux besoins pressants de la population en matière de santé, le ministère de la Santé est penché sur l’élaboration du Plan santé 2025. Un plan qui doit prendre en compte toute la situation actuelle du système de santé dont le bilan laisse à désirer. C’est en marge d’une conférence-débat organisée par la Chambre de commerce Britannique au Maroc sous le thème : « L’Economie de Santé au Maroc : Défis et perspectives d’avenir » que la question des priorités et des défis à relever a été soulevée. Cette rencontre, qui a fait salle comble, a été donc l’occasion de dresser un état des lieux par les professionnels Hicham Nejmi, Secrétaire général du ministère de la Santé, Naoufal El Malhouf, Directeur Général de l’ANAM (Agence Nationale de l’Assurance Maladie), Chakib Nejjari, Président de l’Université Mohamed VI des Sciences de la Santé (UM6SS) et Christophe Sauboin, Directeur Economie de santé GlaxoSmithKline Global.
Dans sa présentation Hicham Nejmi, Secrétaire général du ministère de la Santé a présenté les principaux défis pour son financement dans les prochaines années. Il a rappelé les chiffres relatifs au financement du système de santé. Parmi les chiffres qui interpellent, celui de la répartition des principaux financeurs du système à savoir: le ministère de la santé (20%), l’assurance maladie (22,4%) et les dépenses supportées par les ménages (50,7%). Un chiffre alarmant qui dit long sur ce qu’endurent les marocains pour se faire soigner. Le Maroc est bien en retard en matière de financement de la santé qui représente à peine 5,8% du PIB comparativement aux pays à niveau économique similaire qui ont entre 6,5% à 7,5%.
Les principales faiblesses du système de financement citées par le SG du ministère sont :
- le financement de la santé reste faible et les soins très chers,
- le tiers de la population n’est toujours pas couvert par l’assurance maladie,
- le financement collectif (fiscal et contributif) reste limité et ne dépasse guère 44% du financement global,
- les services de santé primaire sont financés en dehors de la Couverture médiale de base,
- la réparation du financement est inéquitable, la gestion de l’AMO est fragmentée,
- offre de soins insuffisante et inquiétante,
- part importante des dépenses des ménages (plus de 50%),
- les hôpitaux publics bénéficient d’à peine 10% de l’ensemble des paiements directs des organismes gestionnaires de l’AMO..
Après avoir dressé l’état des lieux, Hicham Nejmi est revenu sur les perspectives et les pistes d’amélioration du système de santé qu’il nous a livrées.
De son côté, et après avoir passé en revue le rôle de l’Agence, Naoufal El Malhouf, Directeur général de l’ANAM (Agence nationale de l’Assurance maladie) est revenu sur les enjeux majeurs de la couverture maladie de base et de sa généralisation rappelant au passage l’engagement du Maroc de faire de la couverture sanitaire universelle une priorité nationale.
Toutefois pour y arriver, plusieurs réformes restent à engager et d’autres à finaliser.
Précisions de Naoufal El Malhouf sur le rôle que va jouer l’ANAM dans la mise à niveau du système et pour garantir sa régulation.