Depuis l’annonce de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika, il y a quelques semaines, les Algériens se sont mobilisés un peu partout dans le pays, mais également à travers le monde, en France ou encore au Canada, contre un 5e mandat de leur chef de l’État au pouvoir depuis 20 ans.
Une contestation inédite en une vingtaine d’années de présidence qui a finalement conduit Abdelaziz Bouteflika, tout juste rentré de l’hôpital de Genève (Suisse), à annoncer ce lundi 11 mars qu’il ne briguerait finalement pas de 5e mandat. Dans son message à la nation diffusé par l’agence de presse officielle (APS), le président sortant a par ailleurs indiqué qu’en de telles circonstances, l’élection présidentielle est reportée à une date ultérieure. Le premier tour était initialement prévu le 18 avril prochain.
Le président a décidé la création d’un comité national, sous la présidence de Abdelaziz Bouteflika, qui disposera de toutes les prérogatives pour la révision de la Constitution et le traitement de sujets à caractère constitutionnel et réglementaire dont le mandat s’achèvera avant la fin de 2019. C’est dire que Bouteflika ne briguera pas un 5ème mandat mais continuera tout de même à gouverner du moins jusqu’au terme de l’année 2019.
Il a également décidé la destitution du gouvernement en exercice, la nomination d’un nouveau chef de gouvernement technocrate en l’occurrence Noureddine Badaoui et d’un vice-chef de gouvernement en la personne de Ramtane Laamamra. Ces derniers seront ainsi chargés de constituer un nouveau gouvernement de technocrates.
Reste à savoir si les décisions prises par Bouteflika vont mettre un terme au mouvement populaire sans précédent dans le pays ou bien le peuple algérien n’accordera-t-il aucun crédit à un pouvoir qui l’a profondément déçu des années durant ?