Il semblerait que la directive d’avril dernier relative à la rationalisation des dépenses publiques est tombée dans l’oreille d’un sourd. Le chef de gouvernement a recadré ses troupes notamment sur les appels d’offres pour des études, désormais soumis à un visa !
Certaines pratiques ont la peau dure entravant la réduction du train de vie de l’Etat et la suppression des dépenses superflues voies injustifiées en ces temps de disette. Pourtant la circulaire d’avril dernier était on ne peut plus clair.
De l’aveu même du Chef de gouvernement, il a été constaté que malgré ces directives de rationalisation des dépenses publiques, certains départements ministériels continuent à lancer des appels d’offres pour des études, sous-traitées à des entités externes, souvent similaires et injustifiées puisque les administrations peuvent exploiter les compétences de leurs ressources humaines et hauts cadres.
Face à ce constat, le chef de gouvernement a réitéré son appel à l’ensemble des départements ministériels à rationaliser leurs dépenses surtout celleS relatives au lancement de marché ou d’appels d’offre pour des études. Ces départements ministériels sont ainsi appelés d’abord à mettre en œuvre et valoriser les études déjà réalisées. Ils sont appelés avant de lancer un appel d’offre pour une nouvelle étude de justifier les objectifs et les résultats attendus d’un tel marché. Et surtout procéder à un échange mutuel entre les différents départements des études déjà réalisées pour éviter les doublons et, par ricochet, gaspiller des deniers publics pour une étude qu’on pense nouvelle alors que sa copie repose au fonds d’un tiroir dans un autre ministère.
Ce qui est encore plus intéressant est que le chef de gouvernement semble résolu à mettre un terme à ces mauvaises habitudes puisqu’il a annoncé que pour plus d’efficience et de sélectivité, tout appel d’offre relatif à la réalisation d’une étude (donc externalisée à un cabinet ou bureau d’étude) sera soumis au visa du Chef de gouvernement après avis de la commission créée en vertu de la note de cadrage du PLF 2015. Tous les organes de l’Etat sont désormais concernés par cette décision qui tend à couper l’herbe sous le pied d’une pratique qui n’a que trop duré et qui a coûté plus d’argent à l’Etat qu’elle n’en a apporté de l’efficience.
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