Ecrit par Lamiae Boumahrou |
Après deux augmentations successives du taux directeur (septembre et décembre 2022), le secteur financier réagit en augmentant les taux des crédits bancaires. Les dossiers qui seront déposés à partir du 27 février ainsi que les crédits à taux variables subiront les nouvelles augmentations.
Les Marocains ne sont pas au bout de leur peine. Toujours dans la tourmente suite à la hausse des prix des produits de consommation, voilà que le marché financier s’apprête à appliquer une hausse qui risque de ne pas plaire.
En effet, nous apprenons de source sûre que les taux des crédits vont augmenter à partir de ce lundi 27 février. Une décision collective des membres du GPBM qui intervient en réponse aux deux dernières augmentations de 100 pts de base du taux directeur appliquées par BAM respectivement en septembre et en décembre 2022.
Lors de son dernier Conseil tenu le 20 décembre dernier, BAM avait décidé de relever une deuxième fois le taux directeur de 50 pts de base à 2,5% pour atténuer les mouvements inflationnistes.
Ainsi nous apprenons que tous les dossiers de crédit (immobilier et consommation) qui seront déposés à partir du 27 février 2023 vont connaître une hausse des taux. Nous ignorons toutefois la variation de cette hausse.
Aussi, les crédits à taux variable seront-ils impactés par cette hausse selon notre source. Les crédits à taux fixes, bien entendu, ne sont pas concernés par cette hausse.
Une décision qui risque de peser davantage sur le pouvoir d’achat des ménages déjà très fragilisé. Une décision qui intervient aussi en pleine tension de la rue qui menace la paix sociale.
Et pourtant certains économistes écartaient une hausse des taux d’intérêt étant donné que l’impact du taux directeur ne serait pas aussi important, les crédits étant théoriquement insensibles aux variations des taux directeurs que ce soient les crédits logement, les crédits aux entreprises relatifs aux besoins de trésorerie, ceux de financement liés essentiellement aux perspectives économiques…
Quel impact sur la progression des crédits aux ménages ? BAM a souligné récemment que le rythme de progression des crédits aux ménages a décéléré de 3,8% à 3,5%. Une tendance qui risque de s’accentuer en raison de la conjoncture nationale très morose et qui manque de visibilité.
Entre temps le gouvernement continue de colmater les brèches par des mesurettes qui ne donnent pas encore les effets attendus.