La hausse continue réalisée par la bancassurance n’est pas du goût des agents et courtiers d’assurance. Le livre IV du code des assurances est bloqué au Secrétariat général du gouvernement (SGG) depuis plus d’un an.
A noter qu’au fil des ans, la bancassurance est devenue le premier canal de distribution des produits d’assurance vie et capitalisation. Des derniers chiffres publiés par l’ACAPS, il ressort qu’au titre de l’exercice 2017, la bancassurance a progressé de 21% par rapport à 2016, soit un montant de 9,70 Mds de DH. Sa contribution dans la collecte des primes a ainsi doublé en 10 ans (2008-2017).
Cette hausse ne peut laisser indifférents les agents et courtiers d’assurance qui appréhendent les dangers de la bancassurance.
A l’occasion de la dernière rencontre annuelle de la Fédération nationale des agents et courtiers d’assurance (FNACAM), tenue le 4 octobre 2018, les intermédiaires se sont attardés sur la bancassurance en tant que danger guettant la profession.
Ils ne pouvaient pas faire fi du livre IV du code des assurances relatif à la présentation des opérations des assurances, bloqué depuis plus d’un an au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Sa refonte qui, s’inscrit dans le processus de la révision de la réglementation régissant le métier, a été menée pour prendre en considération l’avènement de nouvelles technologies, la correction d’un certain nombre d’insuffisances et d’incohérences qui étaient identifiées dans le cadre du code des assurances actuel et, bien entendu, l’évolution de la distribution des produits des assurances.
A rappeler que les agents et courtiers d’assurance ont émis des réserves sur le livre IV du code des assurances. La plus importante est l’élargissement du champ d’intervention à la multirisque habitation, mais aussi la possibilité d’autoriser demain les banques à commercialiser d’autres catégories d’assurance. Ils arguent leurs contestations par le fait que l’assurance se veut un métier à part exigeant une certaine expertise. Autrement dit, en cas de sinistre, les banques n’ont ni les compétences ni l’expérience requises pour accompagner le client.
Chaque fois que l’occasion se présente, Hassan Boubrik, président de l’ACAPS exhorte les intermédiaires à ne pas rester dans une posture d’arrière-garde. D’après ses propos, le livre IV du code des assurances est plus une opportunité car il donne aux intermédiaires la visibilité et les moyens pour se préparer à l’avenir.
Cela pourrait se traduire par un impact positif sur le marché, l’épargne et sur le consommateur. Tout en étant conscient que cette préparation nécessite le développement de la formation, des systèmes d’information et de l’innovation commerciale, il est pour autant convaincu que dans le marché, il y a de la place pour tout le monde.
En effet, il ne faut pas perdre de vue que les banques peuvent commercialiser tous types de produits d’assurance grâce au subterfuge de la souscription pour compte de tiers à l’aide d’un courtier captif. Or, avec le nouveau texte, toute souscription pour le compte de tiers à caractère commercial sera considérée comme un acte d’intermédiation. Ce qui constitue une protection du réseau classique.
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