Malgré une amélioration des conditions du financement de l’économie de +4% en 2020, la baisse de 5% du PIB fait craindre la perte de 305.000 emplois et porter le taux de chômage à 13 % en 2020. Par ailleurs, Mohamed Benchaâboun a précisé que « Chaque jour de confinement menace 10.000 emplois ».
Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme administrative, Mohamed Benchaâboun a présenté ce 28 septembre le cadre général de préparation du projet de Lois de Finances 2021.
C’est dans ce cadre qu’il a analysé la situation économique en 2020 à la lumière des indicateurs de ces huit premiers mois de l’année.
Une année exceptionnelle sur tous les plans et dont les incertitudes chamboulent les prévisions de jour en jour.
En effet, si le pays avait tablé dans le cadre de la LF rectificative 2020 sur une récession de 5 %, les prévisions ont été revues à la baisse à -5,8% (alors que BAM table sur une récession de 6,3%).
Dans ce sombre tableau, le ministre des Finances dresse quelques éléments positifs constatés durant ces premiers mois de 2020 notamment une amélioration de 4% des conditions d’accès au financement de l’économie (+ 29,1 Mds de DH) particulièrement l’encours de crédits aux sociétés non financières.
Les ménages ont cumulé un encours de crédits en hausse de 4,7 Mds de DH (ou +1,4%).
Le ministre note par ailleurs une augmentation des facilités de trésorerie de +10,9% ou +20,8 Mds de DH, grâce aux produits de garantie particulièrement Damane Oxygène.
Par contre, il constate une légère baisse des crédits immobiliers (+1,1 Md de DH ou +0,5% comparativement à +4,6 Mds de DH ou +2,2% durant la même période de 2019) et un recul des crédits à la consommation de -1,5 Md de DH ou +2,7% à cause de la crise sanitaire.
La réduction de 75 points du taux directeur à 1,5 %, qui a baissé le coût de refinancement des banques auprès de la Banque centrale, devra conduire à davantage d’amélioration des conditions de financement de l’économie et avoir une bonne incidence sur la relance et la dynamisation économique.
Pa contre, la crise a accentué le déficit de liquidité bancaire, notamment en raison de l’augmentation de la monnaie fiduciaire obligeant la Banque centrale à augmenter ses interventions qui sont passées de 97,9 Mds de DH au T2 à 114,3 Mds de DH au T3 de 2020.
Sur un tout autre volet, la baisse du PIB aura une incidence dramatique sur le marché du travail au Maroc qui a perdu 589.000 postes entre T2 de 2019 et T2 de 2020.
Le ministre a annoncé qu’il est attendu de perdre 227.000 emplois dans le secteur non agricole et 78.000 postes dans le secteur agricole ce qui devrait porter le taux de chômage à 13 % en 2020 contre 9,2 % en 2019.
Mohamed Benchaâboun a précisé que « Chaque jour de confinement menace 10.000 emplois ».
Ce qui laisse en soi prédire que les pertes d’emplois devraient être beaucoup plus importantes d’ici la fin de l’année surtout face à la recrudescence de la pandémie et des mesures restrictives appliquées dans les quartiers et villes qui enregistrent le plus grand nombre de nouveaux cas. Et surtout face à la reprise lente et timide de l’économie.