Deux ans après l’entrée en vigueur de la Loi organique des finances soit, le mois de juin 2016, où en sommes-nous ? Cette loi censée améliorer la transparence, évaluer l’action publique, veiller à la reddition des comptes, intégrer des indicateurs de performance pour s’assurer de l’efficacité de la dépense… a-t-elle répondu aux objectifs escomptés ? Pas si sûr : répondront en chœur les citoyens dépassés par le coût de la vie, par des services sociaux qui laissent à désirer et par l’obligation de recourir au secteur privé pour se soigner et pour éduquer leurs mômes. Un sentiment d’amertume se dégage lorsque nous nous comparons à des pays à développement comparable qui nous dépassent aujourd’hui… et de loin ! Et pour cause : les dysfonctionnements qui frappent encore le secteur public. Pêle-mêle, la Cour des comptes publie annuellement des rapports, met le doigt sur les défaillances inhérentes à des établissements publics et émet des recommandations.
Les années passent pour se rendre compte que rien n’est fait ou que le peu est fait, que les coupables sont lâchés dans la nature. Et que toi cher citoyen, le paiement des impôts t’est prélevé à la source de tes rétributions.
Il est utile de rappeler que le Maroc est toujours situé dans la catégorie des pays qui fournissent une information financière limitée à leurs citoyens. Aussi, valeur aujourd’hui, trois documents essentiels que ce soient le rapport préalable au Budget, ceux de milieu et de fin d’année n’ont jamais été publiés. Une Loi de finances rectificative sera-t-elle adoptée incessamment pour s’adapter au contexte ? On en a entendu parler, mais les pourparlers continuent.
A l’aune de tous ces faits saillants, dire que la donne changerait avec la Loi organique des Finances qui se veut un remodelage profond des finances publiques serait hasardeux.